lundi 31 mars 2014

A propos des condamnations à mort d’islamistes en Egypte



A propos des condamnations à mort d’islamistes en Egypte
Tarek EZZAT

Ceux qui critiquent la condamnation à mort des islamistes peuvent peut être dire que le procès a été précipité, que l'instruction a été bâclée...

Je ne sais pas dans quelles conditions l'instruction a eu lieu.

Mais il y a deux points importants à signaler :

1/ Les condamnés sont des criminels qui ne méritent aucune compassion. Ceux qui s'apitoient sur leur sort pourront regarder les nombreuses photos et vidéos où on les voit assassiner, brûler, torturer en criant "allahu akbar". La plupart des photos et vidéos sont d'ailleurs postées par les mêmes criminels, qui se vantent de leurs crimes.








Armes saisies chez les condamnés


Une église incendiée, parmi plus de 60 autres dans le pays



Ce n'est pas la première fois que des innocents sont assassinés. Surtout les chrétiens. Et surtout les femmes. La méthode préférée des criminels est de les larder de coups de couteaux.

Comment Mary Sameh George a été assassinée, à coups de couteaux








2/ La peine de mort, dans certaines conditions n'est ni illégale ni contraire aux conventions de protection des droits de l'homme.

Il ne faut pas oublier que l'Egypte fait face à une insurrection fasciste, et est en état de guerre intérieure.

Dans ces conditions, même la Convention Européenne des Droits de l'Homme (CEDH) autorise le pouvoir chargé de maintenir l'ordre à infliger la peine de mort.

Je copie ici les articles 2 et 15 de la CEDH, en mettant entre chevrons <<<...>>> les paragraphes significatifs.

Je m'étonne que personne ne songe à mettre en avant cette considération juridique que personne ne pourrait critiquer.
 
Article 2 – Droit à la vie

    Le droit de toute personne à la vie est protégé par la loi. La mort ne peut être infligée à quiconque intentionnellement, sauf en exécution d'une sentence capitale prononcée par un tribunal au cas où le délit est puni de cette peine par la loi.

<<<    La mort n'est pas considérée comme infligée en violation de cet article dans les cas où elle résulterait d'un recours à la force rendu absolument nécessaire :
        pour assurer la défense de toute personne contre la violence illégale ;
        pour effectuer une arrestation régulière ou pour empêcher l'évasion d'une personne régulièrement détenue ;
        pour réprimer, conformément à la loi, une émeute ou une insurrection. >>>



Article 15 – Dérogation en cas d'état d'urgence

    En cas de guerre ou en cas d'autre danger public menaçant la vie de la nation, toute Haute Partie contractante peut prendre des mesures dérogeant aux obligations prévues par la présente Convention, dans la stricte mesure où la situation l'exige et à la condition que ces mesures ne soient pas en contradiction avec les autres obligations découlant du droit international.
    La disposition précédente n'autorise aucune dérogation à l'article 2, <<<sauf pour le cas de décès résultant d'actes licites de guerre, et aux articles 3, 4 (paragraphe 1) et 7. >>>
    Toute Haute Partie contractante qui exerce ce droit de dérogation tient le Secrétaire Général du Conseil de l'Europe pleinement informé des mesures prises et des motifs qui les ont inspirées. Elle doit également informer le Secrétaire Général du Conseil de l'Europe de la date à laquelle ces mesures ont cessé d'être en vigueur et les dispositions de la Convention reçoivent de nouveau pleine application.

Faut-il s'étonner que des ONG, comme AVAAZ, HRW, Amnesty International, supposées défendre les droits de l'homme restent silencieuses face aux crimes des mafias islamistes en Egypte et partout dans le monde ?

Faut-il s'étonner que ces ONG s'affolent et remuent ciel et terr lorsque ces criminels sont condamnés, crient à la violation des Droits de l'Homme et dénoncent des procès iniques, devant des tribunaux "fantoches"?

Ni dans cas ni l'autre ne justifient le moindre étonnement. Ces ONG ne publient pas qui sont leur donateurs, ni qui fiance leurs campagnes. Mais la presse et les médias libres les dénoncent. On sait que les financements viennent de la nébuleuse néo-libérale, et des néoconservateurs des USA et leurs serviteurs zélés en occident.

Avant de nous juger, dites nous qui vous paye pour le faire.




vendredi 28 mars 2014

Lettre ouverte aux égyptiens qui crachent sur leur pays et leur peuple





Tarek EZZAT



J’observe depuis quelque temps des égyptiens, autoproclamés intellectuels et spécialiste de l’Egypte, qui vont de micro en journal, de plateau de télévision à antenne radio, pour analyser les événements qui se suivent dans notre pays.

Les uns dénoncent un coup d’état, d’autres l’avènement de la dictature. Certains poussent plus loin l’imposture pour déclarer que Morsi a été le seule et premier président démocratiquement élu en Egypte.



Ah bon ?



Et les villages entiers de chrétiens privés de vote, par le chantage et la menace ?

Et les quelques neuf millions de carte électorales falsifiées, distribuées aux amis de Morsi, pour que chacun puisse voter cinq ou six fois ?

Et les milliers de comptes rendus de dépouillement des urnes, déposés à l’imprimerie nationale, avant même le début du scrutin ?

Et la menace d’incendier le pays si Morsi n’était pas déclaré vainqueur des élections ?







 
Avez-vous oublié tout cela ? Ou alors pensez-vous que tout cela était parfaitement régulier, et que c’était la démocratie pure, intègre, sans bavure ?



Il ne faut pas s'étonner ensuite, lorsque les chiens de garde, et les aboyeurs de l’impérialisme occidental font leur choux gras de vos déclarations obscènes, et se chargent d’amplifier l’intox et la désinformation dans les médias qu’ils contrôlent, comme RFI avec Claude Guibal, Arte (où Bernard Henri Levy est administrateur),  CNN avec Christiane Amanpour, autres Washington Post...

Le tout avec l'appui de "spécialistes de l'Egypte" (ils pullulent en ce moment) comme Marc Lavergne, Nathalie Bernard-Maugiron, et bien sûr les journaleux du Monde, de France 24 d'Euronews ou de  la BBC. 



Mais aujourd’hui, devant le fait accompli par la volonté populaire, vous vous lamentez sur la mort de la liberté d’expression, vous pleurez le sort des milices de la mafia islamiste condamnés à mort, et annoncez urbi et orbi l’avènement de la dictature militaire en Egypte.



Dictature militaire ? Pourquoi ? Parce que l’Egypte pourrait être gouvernée par un ex-militaire ? Etre militaire est-il suffisant pour devenir dictateur ?



Comme vous êtes des penseurs à la pensée cohérente, je suppose que vous êtes convaincus qu’Eisenhower était un grand dictateur. Pour ne pas parler de de Gaule, encore un ex-militaire qui a opprimé le peuple français par une abominable dictature.



Tiens ! De Gaule, c’est bien lui qui, en plus de son curriculum vitae de dictateur, a organisé un odieux coup d’état contre le maréchal Pétain, Président de la République. Ce maréchal démocratiquement élu, qui s’était soumis au pouvoir d’Hitler, démocratiquement élu, lui aussi.



Alors comme ça, vous avez décidé qu’avant même son élection, le maréchal Al Sissi était déjà un dictateur. Décidément, pour vous, l’habit fait le moine.







La démocratie des islamistes, sous Morsi le démocrate




Mais revenons à Morsi, ce grand démocrate élu démocratiquement. Vous savez peut être que cet homme providentiel avait violé la constitution, décrété une déclaration constitutionnelle où il s’arrogeait les plein pouvoirs, violé l’indépendance de la justice en limogeant le Procureur Général pour en désigner un autre, à sa botte ?



Où étiez-vous quand Morsi a fomenté ce coup d’état ? Ce véritable coup, réalisé avec l’aide de ses milices, de ses bandes armées et de sa mafia ?



Où étiez-vous quand nos soldats ont été enlevés dans le Sinaï, et que Morsi  a demandé à ne pas faire de mal aux ravisseurs ?



Où étiez-vous quand nos soldats ont été assassiné de sang-froid, sur la frontière avec Gaza ?





Soldats et policiers, assassinés par les islamistes





Où étiez-vous, quand pour garantir la liberté d’expression, le gouvernement de Morsi a décidé d’interdire l’antenne de Dream-TV ?



Où étiez-vous quand les députés islamistes ont voulu légaliser l’excision des filles et abaisser à neuf ans l’âge de leur mariage ?



Où étiez-vous quand, au nom d’une loi scélérate, interdisant le dénigrement des religions, seuls les chrétiens étaient condamnés ?



Où étiez-vous quand on a assassiné les manifestants pacifiques devant Ethadeya, à Maspero et à Tahrir ?



Où étiez-vous lors du pogrom organisé contre des Egyptiens Shiites, qui priaient chez eux ?



Où étiez-vous quand une milice islamiste (Al Nahy An El Monkar) a menacé de mort des journalistes, comme Said Shoeb, et son épouse, Islam Azzam, où exécutait froidement dans la rue un jeune homme qui a eu le tort de tenir sa fiancée par la main ?



Où étiez-vous quand la milice de Morsi a assiégé la Cour Constitutionnelle pour l’empêcher de rendre un arrêt ?



Où étiez-vous quand les enfants étaient assassinés, jetés du haut d’un immeuble, pour avoir critiqué Morsi ?




 
Où étiez-vous quand des fillettes étaient assassinées par balle, à la sortie de la messe ?



Où étiez-vous lorsque la police de Morsi emprisonnait des enfants, les torturait et les violait dans leurs cellules, et laissait les malades d’entre eux sans soins ?[1]



Où étiez-vous lorsque la police imposait aux jeunes femmes des tests de virginités[2]



Où étiez-vous quand à Alexandrie, les milices de Morsi ont lacérée une jeune femme de plus de deux cent coups de couteaux, pour avoir affiché la pétition du groupe Tamarod (rebellion) sur la vitre de sa voiture ?



Où étiez-vous, quand Morsi a désigné comme gouverneur d’Assouan, celui-là même qui avait organisé l’attentat de Louxor, où des dizaines de touristes ont trouvé la mort ?



Où étiez-vous quand Morsi a lancé son projet d’obligations islamiques (Soqouk) pour céder le canal de Suez à l’émirat du Qatar ?



Où étiez-vous quand la cathédrale Copte Orthodoxe du Caire a été agressées, incendiée, et les fidèles froidement abattus ?



Où étiez-vous quand les jeunes chrétiennes étaient enlevées pour être violées, tuées, ou bien, au prétexte d’un mariage forcé, contrainte à devenir des esclaves sexuelles, destinées à assouvir les pulsions des valeureux démocrates au service du premier président démocratiquement élu ?



Où étiez-vous quand les islamistes habillaient les enfants des orphelinats de linceuls, pour s’en servir de boucliers humains, en leur promettant le paradis s’ils devaient être sacrifiés ?



Où étiez-vous, vous les intellos, l’élite, les grands penseurs et spécialiste, lorsque le ministre de la culture de Morsi a tout simplement fermé … l’Opéra du Caire ?



Où étiez-vous, Robert Solé écrivain, Alain Gresh journaliste, Hisham Mourad rédacteur en chef d'Al-Ahram Hebdo et de surcroît professeur de science politique à l'Université du Caire ? (avec de tels professeurs, l’avenir est assuré[3]).





Vous étiez absents. On ne vous a pas entendus sur les antennes de radios. On ne vous a pas vus sur les plateaux de télévision. Vous n’avez pas crié au scandale. Vous n’avez pas ameuté les Human Rights Watch, Amnesty, et autres organisation de défense des droits de l’homme d’affaires, où de défense des droits de l’homme barbu.



Aujourd’hui, vous vous plaisez à aller d’un média à l’autre pour cracher votre venin sur l’Egypte, et pour salir son peuple qui défend son existence, et les droits démocratiques qu’il a conquis en votant sa nouvelle constitution.



Vous croyez ainsi donner l’illusion au monde et à vous-même que vous représentez quelque chose en Egypte.



La réalité est que vous ne représentez même pas vous-mêmes. Vous n’êtes que la voix de vos maîtres, qui vous dictent ce que vous devez dire ou ne pas dire. Qui vous dictent même ce que vous devez penser.



Personne n’est dupe. Surtout pas les Egyptiens.