samedi 25 juillet 2015

Droits de l’homme, droits d’ingérence, droits d’agression.


Droits de l’homme, droits d’ingérence, droits d’agression.



Tarek EZZAT

Le prétexte des droits de l’homme est devenu l’alibi permettant de préparer et justifier ingérence, l’intervention et même l’agression de l’occident contre les peuples en lutte pour leur émancipation et leur indépendance.

C’est ainsi que les officines satellites de la CIA ou de l’OTAN, comme la NED (National Endowment for Democracy) ou encore Freedom House, Human Rights Watch et Amnesty International nous abreuvent tous les jours de rapports sur violations réelles ou supposées des droits de l’homme dans des pays soigneusement sélectionnés : La Chine, Le Venezuela, La Syrie, le Zimbabwe, l’Iran et maintenant l’Égypte. C’est-à-dire les pays dont les peuples s’opposent à la domination économique et politique des États Unis et de leurs serviteurs de l’OTAN, chargés des sales besognes.

Bien entendu, les médias occidentaux, dont la quasi-totalité est contrôlée par de grands groupes financiers ou industriels apportent leur soutien à cette entreprise en organisant une propagande quotidienne dont le but est de discréditer la lutte des peuples et de valoriser les agents de l’occident, qualifiés pour cette cause d’opposition démocratique, d’islamistes modérés ou de combattants de la liberté.

En Égypte, la première révolution, dite du 25 janvier 2011, a été dans les faits une révolution colorée, comme celles que la CIA a organisées en Russie, avec Boris Eltsine ou plus récemment en Tunisie, en Libye ou en Ukraine. Le mouvement était piloté par des groupes soutenus et financés par la CIA, dont les figures les plus connues sont Ibrahim Saad El Dine, professeur à l’Université Américaine du Caire, déjà inculpé et emprisonné sous le régime de Moubarak pour entente avec une puissance étrangère, Wael Ghonim, directeur de Google pour le Moyen-Orient, et Ahmad Douma, du mouvement di ‘6 avril’. Le but de ce mouvement était de s’en prendre aux institutions de l’état, commissariats de police, casernes de l’armée, bibliothèques, ministères et autres bâtiments publics. Ainsi, l’Égypte a connu pendant cette période de nombreux incendies criminels, dont le plus célèbre est celui du complexe scientifique, construit par décision de Napoléon Bonaparte, et qui recelait d’anciens manuscrits inestimables, et donc l’instigateur M. Ahmad Douma a revendiqué la responsabilité[1].





Incendie du complexe scientifique


L’étape suivante fut de préparer la prise du pouvoir par les Frères Musulmans. À cette fin, des militants armés du Hamas, qui est la branche palestinienne des frères musulmans, appuyés par des groupes venus de Syrie, d’Afghanistan et de Tunisie ont attaqué les prisons égyptiennes pour libérés les frères musulmans qui y étaient incarcérés pour terrorisme, dont M. Morsi.

M. Morsi n’était pas un prisonnier d’opinion. Il purgeait une peine pour entente avec une puissance étrangère et trahison. Parmi ceux qui ont été libérés figurent les assassins de la jeune étudiante française (Cécile Vannier, 17 ans, assassinée le 22 février 2009) et ceux des 70 touristes lâchement abattus en Haute-Égypte en 1970.


De nombreux journalistes répètent inlassablement que M. Morsi a été le premier président égyptien démocratiquement élu. Cette affirmation est une imposture. On sait aujourd’hui que les frères musulmans ont interdit à des milliers de chrétiens de participer aux élections, en brandissant la menace d’incendier leurs maisons, leurs commerces et leurs églises. La justice est saisie de plusieurs procès pour fraude, notamment la fraude aux listes électorales, ou un même électeur était inscrits 4 ou cinq fois à des bureaux de vote différents.

L’imprimerie nationale avait imprimé des résultats d’élections consolidées favorables à M. Morsi avant même la fin du scrutin. Jusqu’à ce jour, et du fait de cette fraude, seuls les résultats prétendument consolidés des votes ont été publiés. Il est impossible de faire concorder les résultats bureau par bureau avec le résultat global.

La justice est saisie de plaintes dénonçant ces crimes contre la démocratie.

Curieusement, ni les organisations de défense des droits de l’homme ni les médias occidentaux n’ont évoqué ces faits, alors qu’ils sont nombreux à avoir des correspondants résidants en Égypte.

À l’époque, l’Égypte un conseil militaire, le « Supreme Council of Armed forces » (SCAF) assurait le gouvernement par intérim. On sait que le vrai vainqueur des élections était bien le général Chafiq, opposé à M. Morsi. L’annonce des résultats a été différée de plusieurs jours, le SCAF a subi d’énormes pressions pour renoncer au succès du général Chafiq. Les Frères Musulmans, qui disposaient au Sinaï de milliers de terroristes revenus d’Afghanistan, avec un armement lourd menaçaient de proclamer un émirat islamique autonome au Sinaï et d’actionner leurs cellules dormantes si Morsi n’était pas déclaré vainqueur.

Il ne s’agissait donc pas d’élection démocratique, comme l’affirment les médias à la solde des puissances occidentales, mais d’un coup d’état silencieux, doublé du crime de haute trahison.

Face à cette situation où l’Égypte risquait de devenir un pays sans état, en proie à la guerre sur son propre sol, comme la Syrie, la Libye ou le Yémen, le SCAF a préféré plier face à la menace, protéger les institutions de l’état, et surtout préserver l’unité de l’armée, en attendant des jours meilleurs.

Pourtant, jusqu’à ce jour, on trouve des analystes, des spécialistes de l’Égypte autoproclamés, et des journalistes de seconde zone qui affirment sans vergogne l’imposture selon laquelle M. Morsi a été démocratiquement élu, et qui répètent comme des perroquets la rengaine islamiste selon laquelle M. Morsi a été destitué par un coup d’état.

Le but de cette mystification est clair ; il s’agit de discréditer la lutte du peuple égyptien pour s’émanciper de la domination du fascisme religieux que la CIA et l’OTAN ont soutenu.

Après la prise du pouvoir par les Frères Musulmans, la situation s’est encore aggravée.

M. Morsi a fait venir des milliers de combattants égyptiens islamistes depuis l’Afghanistan, via l’Arabie, la Libye, le Soudan et Gaza. Une majorité d’entre eux fut installée au Sinaï, le reste dans différentes régions du pays. L’armement lourd ou léger était financé par le Qatar.

L’application du terrorisme religieux, appelé Sharia pour la circonstance fut rapidement mise en œuvre. Des bandes de milices armées furent constituées en associations pour « ordonner le bien et proscrire l’interdit ». Des jeunes femmes furent violées pendant les manifestations, les jeunes filles interpelées soumises à des tests de virginité, des musulmans Shiites massacrés à Abou El-Namrass, près du Caire, alors qu’ils priaient chez eux, des jeunes femmes chrétiennes enlevées au prétexte de les convertir, pour servir d’esclaves sexuelles à des prétendus maris musulmans. Les premières lois du nouveau régime autorisèrent l’excision des filles et le mariage des mineures de 10 ans. Des chaines de télévision présentaient à longueur de journée des prédicateurs qui incitaient à la haine des chrétiens, au vol de leurs biens et au viol de leurs femmes.



Pogrom de shiites à Abou El-Namras


Aucun criminel responsable de ces malversations n’a été poursuivi par la justice.

Voilà la réalité des droits de l’homme en Égypte pendant l’année ou M. Morsi était au pouvoir.

Pourtant, on n’a pas vu les ligues des droits de l’homme s’inquiéter. Les Freedom House et autres Human Rights Watch n’ont rien fait.

En ce qui concerne la politique, un plan a été négocié avec Israël et les États-Unis pour reloger les habitants de Gaza sur presque 40% du Sinaï, moyennant quelque 8 milliards de dollars. En outre, l’argent ne devait pas être versé au trésor égyptien, mais à la confrérie.

Le but de cet accord était de vider Gaza de ses habitants, afin de permettre à Israël d’occuper à nouveau ce territoire.

Un autre plan consistait à céder au Soudan deux provinces du sud de l’Égypte.

Presque tous les hauts fonctionnaires furent démis de leurs postes et remplacés par des fidèles de la confrérie.

L’opposition au fascisme religieux imposé par le gouvernement de M. Morsi a été très forte. Régulièrement, l’opposition appelait les Égyptiens à manifester par millions. Et c’est bien des millions de manifestants qui descendaient régulièrement dans les rues des grandes villes d’Égypte pour demander soit des élections anticipées, soit tout simplement le départ de M. Morsi.

Curieusement, cette opposition était elle-même noyautée par la confrérie, puisque parmi ses dirigeants, il y avait M. Mohamed El-Baradei, qui était parmi les premiers à présenter les Frères Musulmans à l’administration d’Obama en les qualifiant de « groupe politique national » égyptien.

Malgré ce noyautage, l’opposition était si puissante que les Frères Musulmans organisèrent un deuxième coup d’état pour la contrer.

Ce coup d’état a pris la forme d’une déclaration constitutionnelle, publiée par M. Morsi. Un texte législatif, qui a force de constitution.

Aux termes de l’article 2 de cette déclaration, « les déclarations constitutionnelles, les lois et les décisions précédentes émises par le président de la République – depuis sa prise de fonction le 30 juin 2012 jusqu’à l’adoption de la Constitution et l’élection d’une nouvelle assemblée du peuple – sont définitives et exécutoires ; elles ne peuvent faire l’objet d’aucun recours devant aucune instance que ce soit, quel qu’en soit le moyen. Il n’est pas non plus autorisé de s’opposer à l’exécution de ces décisions ou de les annuler. Toutes les plaintes en suspens ou en attente de jugement devant tout type d’instance judiciaire sont désormais caduques »

En somme, tout ce que Morsi décidera est immédiatement exécutoire. Cela n’a pas trainé ; l’article 3 de la même déclaration lui donne la haute main sur l’autorité judiciaire : « le procureur général est nommé parmi les membres du pouvoir judiciaire par une décision du président de la République pour une durée de quatre années commençant avec la date d’exercice de la fonction. Il doit remplir les conditions générales d’exercice de la magistrature et être âgé d’au moins quarante ans. Ce texte s’applique à celui qui occupe ce poste dès maintenant, avec effet immédiat ».

En fait, des procédures judiciaires étaient engagées contre de nombreux membres de la confrérie, accusés de corruption ou de crimes divers. Par cette déclaration, Morsi a suspendu ces procès, démis le procureur général qui les instruisait, et nommé un procureur général complaisant, a sa dévotion.

Pour expliquer les choses aux lecteurs des pays plus ou moins démocratiques, c’est comme si le président de la République décidait unilatéralement de suspendre tous les procès de ses amis, de nommer lui-même les magistrats de la Cour de cassation et d’interdire à qui que ce soit de s’opposer à ses décisions.


C’était donc un véritable coup d’état, puisque ce texte interdit tout exercice démocratique, réduit à néant tous les recours en justice contre les décisions du pouvoir, et n’est lui-même susceptible d’aucun recours.

C’est à partir de cette date que le peuple a pris conscience du piège qui lui était tendu, et de la nécessité impérative de renverser le pouvoir mafieux qui gangrénait le pays.

Dans la foulée de cette initiative qui plaçait la confrérie islamiste au-dessus des lois, M. Morsi a démis de ses fonctions le procureur général, qui est inamovible du fait de la séparation des pouvoirs, et nomma un autre procureur général, à sa botte, chargé d’organiser les poursuites contre les opposants, et abandonner les poursuites contre les membres de la confrérie et leurs amis.

Pour prendre le contrôle de la rue, une amnistie présidentielle fut accordée à plus de trois mille criminels de droit commun. Ils devaient servir dans les milices de la confrérie pour mater les manifestations populaires. Certains même furent promus au rang de gouverneur de province, comme M. Adel al-Khayyat, un repris de justice de ses amis, qui fut nommé gouverneur d’Assouan, alors qu’il était condamné pour avoir organisé l’assassinat du 11 novembre 1997 à Louxor, où 62 touristes furent massacrés.


La seule institution que M. Morsi n’a pas pu contrôler était l’armée. L’armée égyptienne dispose de plus de 25% de l’économie du pays. Bien sûr, les hauts gradés profitent et abusent de cette manne. Mais il s’agit de capitalisme d’état. Tel ou tel général n’est pas propriétaire de telle ou telle usine ou plantation. C’est l’établissement militaire qui possède l’ensemble des ressources et moyens de production.

Or ce capitalisme d’état s’oppose nécessairement aux appétits d’un capitalisme sauvage comme celui des islamistes. Les islamistes n’investissent pas, ils font du commerce. Tout vendre au meilleur prix, pour s’enrichir le plus vite possible.  On le voit par exemple en Arabie Saoudite, ou au Qatar, qui n’ont aucune industrie nationale, et où ce sont les étrangers qui investissent, alors que les gouvernants se contentent de prélever une part sur les bénéfices.

Mais en plus de l’opposition des intérêts, il y a aussi une l’opposition idéologique. L’armée égyptienne, quelles que soient les critiques qu’on pourrait formuler à son encontre, reste essentiellement une armée patriotique. Une armée de conscription, issue du peuple, et attachée à la nation.

Quand M. Morsi a voulu vendre le Sinaï, l’armée décréta la zone du canal de Suez et le Sinaï zone stratégique protégée, et interdit la vente de terres de cette zone aux étrangers. Il a également voulu émettre des « obligations islamiques (soukouk) » garanties par le canal de Suez. L’armée fit avorter le projet. L’armée a également saboté le plan de cession des provinces du sud au Soudan.

Selon le récit des militaires, qui est certainement embelli et arrangé, mais certainement pas tout à fait erroné, dès la prise du pouvoir de Morsi, l’armée avait comme seuls soucis la protection de l’intégrité territoriale du pays, et maintenir l’unité et la cohésion des troupes.

C’est ainsi que M. Morsi et son équipe furent placés sous écoute. Leurs documents et courriers systématiquement copiés. Ainsi, les conversations de MM. Morsi et Zawahry (successeur de Ben Laden) ou Erdogan, ou d'autres dignitaires de l'islam politique et radical sont accessibles sur internet déjà avant la destitution de M. Morsi. Les projets de constitution d’une Armée Libre Égyptienne sur le modèle de l’Armée Libre Syrienne étaient également publiés. Cette armée libre devait défaire l’armée nationale et achever la destruction de l’état.

Les Égyptiens savaient bien avant la chute du régime islamiste que celui-ci préparait une dictature religieuse sur le modèle du Qatar, où un poète peut être condamné à perpétuité pour avoir critiqué le prince, ou sur le modèle wahhabite, où un intellectuel a été condamné à dix ans de prison et mille coups de fouet parce que sa perception de l’islam n’était pas conforme au discours officiel.

L’opposition appela à manifester le 30 juin 2015. Plus de 20 millions d’égyptiens descendirent dans les rues. Non seulement ils demandaient des élections anticipées, mais ils réclamaient l’intervention de l’armée pour les débarrasser du cauchemar qui s’était abattu sur le pays[2].




 Manifestations du 30 juin 2013


M. Morsi et son gouvernement avaient ainsi perdu toute légitimité.

L’armée appela au dialogue et au compromis entre l’opposition et le pouvoir. Le 2 juillet 2015, M. Morsi prononça un discours où il balaya d’un revers de main toutes les revendications de l’opposition, refusa tout dialogue et rejeta toute idée d’élections anticipées.

Le 3 juillet 2015, M. Sissi prit publiquement la parole, entouré des dignitaires religieux et des dirigeants de l’opposition. Il annonça la destitution de M. Morsi et son arrestation [3].


 Annonce de la destitution de M. Morsi

Il fut acclamé par plus de 25 millions d’égyptiens qui descendirent spontanément soutenir l’initiative des militaires et leur apporter son soutien. 



Dans la foulée, les chaines de télévision islamistes furent fermées

Furieux par ce retournement du sort, les Frères Musulmans ont réagi en assassinant des chrétiens, en incendiant plus de 70 églises et plusieurs écoles et orphelinats. De nombreux chrétiens furent assassinés à la sortie de la messe, dont des enfants.

Aucune réaction de la part des défenseurs des droits de l’homme.

Les islamistes se barricadèrent dans plusieurs mosquées, mais surtout à celle de Rabia et sur la place Nahda, où les armes s’entassaient.

À Rabia, des enfants ont été contraints à s’habiller de linceuls pour servir de boucliers humains au cas où l’armée tenterait de déloger les occupants. On leur promit de mourir en martyr et de se retrouver au Paradis.


Aucune réaction de la part des défenseurs des droits de l’homme.

Dans les rues, les policiers et les militaires étaient agressés et assassinés, les femmes violées, des enfants furent enlevés puis jetés du haut d’un immeuble à Alexandrie 
(https://www.youtube.com/watch?v=0UMxi2ITCT0), 

une femme lardée de plus de 200 coups de poignard pour avoir accroché la photo de Sissi sur le pare-brise de sa voiture. L’émirat islamique du Sinaï commença à prendre forme avec l’assassinat de militaires et de civils. Il était clair que les islamistes voulaient mettre le pays à feu et à sang.


Toujours aucune réaction de la part des défenseurs des droits de l’homme.


Comme la constitution de M. Morsi était suspendue, que l’Égypte n’avait plus d’assemblée de députés, M. Sissi demanda au peuple de lui donner mandat pour combattre le terrorisme et de descendre manifester le 26 juillet 2015 pour soutenir son action[4].

Le 26 juillet 2015, plus de 30 millions d’égyptiens descendirent dans les rues du pays. Non seulement ils accordaient à M. Sissi le mandat demandé, mais ils réclamaient la tête des dirigeants islamistes, M. Morsi en premier, et le jugement des militants du mouvement par des tribunaux révolutionnaires[5].

Le seul moyen de mettre un terme au chaos auquel le pays faisait face était de liquider l’organisation des Frères Musulmans, considérée aujourd’hui comme organisation terroriste.

Actuellement, les dirigeants de ce mouvement sont jugés. Comme déjà expliqué, les preuves contre eux ont déjà été réunies par l’armée alors qu’ils étaient encore au pouvoir. Ils doivent répondre des chefs d’assassinats, détournements, intelligence avec des puissances étrangères, organisation de milices armées illégales.

Cette situation ne dura pas longtemps. Les circonstances révélèrent que cette menace de centaines de milliers de militants armés prêts à anéantir toute opposition à leur charia n’était que du bluff,


Ce sont les Frères Musulmans et leurs alliés qui ont ruiné le pays, et assassiné délibérément des milliers d’innocents qu’Amnesty International ou Human Rights Watch nous présentent comme de pauvres persécutés qui priaient pacifiquement dans les mosquées.

De qui se moque-t-on ?

Les droits de l’homme sont devenus l’alibi, l’argument suprême pour falsifier la réalité de domination criminelle du néolibéralisme, et obtenir l’assentiment des peuples en occident. Ils servent à justifier les ingérences politiques et les campagnes militaires de l’occident, au nom de prétendues valeurs dont seul l’occident serait dépositaire.

La réalité est que les organisations internationales de défense des droits de l’homme servent à protéger les intérêts économiques et politiques du néolibéralisme. C’est au nom de la démocratie et des droits de l’homme que le Vietnam a été incendié au napalm, et noyé d’agent orange, que l’Afghanistan a été détruit, tout comme l’Iraq, la Libye, la Syrie où la Centre-Afrique,

On se demande pourquoi la mobilisation des défenseurs des droits de l’homme et des médias ne se manifeste pas en Colombie, au Koweït, en Arabie Saoudite ou au Qatar. Ceux qui subissent des campagnes de dénigrement sont seulement les gouvernements réfractaires à l’idéologie néolibérale, ceux qui refusent des bases militaires étrangères sur leur sol, ceux qui veulent maîtriser eux-mêmes leurs ressources où ceux qui ne se plient pas aux diktats de la Banque Mondiale et du Fonds Monétaire international.

Ces organisations sont en réalité des services de propagande de la CIA et de l’OTAN, qui tentent de résister à l’avènement d’un monde multipolaire, où les États-Unis et leurs vassaux européens ne domineraient plus les peuples[6].

On sait que ce sont les grandes banques et les conspirateurs comme Bernard Henri Lévy ou Georges Soros qui soutiennent et financent ces organisations[7].

En Égypte, le peuple a pris conscience de cette réalité, c’est pourquoi les organisations des droits de l’homme ne sont pas les bienvenues, et même souvent interdites. Elles doivent déclarer et justifier tout financement en provenance de l’étranger et obtenir l’accord des autorités avant de le percevoir. Leurs critiques, rapports et dénonciations ne sont pas seulement accueillis par des haussements d’épaules, ils provoquent l’effet inverse, de plus en plus d’égyptiens réclament des lois encore plus dures contre le terrorisme, et même l’instauration de l’état d’urgence dans certaines zones du pays.

Tous les jours en Égypte, et surtout au Sinaï, des militaires et des civils sont pris pour cible par des milices armées soutenues par le Hamas, la succursale palestinienne des Frères Musulmans, armées par la Turquie et financées par l’Arabie Saoudite ou le Qatar.

Ces bandes terroristes pensaient infliger à l’Égypte le même sort que la Libye ou la Syrie. Mal leur en a pris. Ceux qui ne sont pas abattus par l’armée sont condamnés, souvent à mort ou à perpétuité par les tribunaux.

On nous dit que leurs procès ne sont pas équitables ? Que ce sont des condamnations en masse ? Mais nous a-t-on dit que plusieurs centaines de ces condamnés à mort sont en fuite, et que la loi égyptienne impose au juge de prononcer la sanction la plus lourde au suspect en fuite ? Ou que ce suspect est rejugé s’il est arrêté ?

Bien sûr que non. L’occasion était trop belle pour présenter les juges égyptiens comme des tueurs en série à la solde d’une dictature militaire.

Mais, quoi qu’il en soit, le peuple égyptien préfère les critiques aux condoléances. Et les juges qui ont prononcé ces condamnations sont devenus des icônes populaires.

C’est en Égypte qu’a commencé la défaite de l’islam politique, vassal inconditionnel du néolibéralisme. C’est en Égypte que le projet wahhabite des Frères Musulmans à échoué.

C’est le peuple égyptien qui a montré que la légitimité n’était pas seulement celle des élections. L’innovation est que ce que le peuple a fait dans les urnes, il peut aussi le défaire dans la rue, et que les promesses n’engagent pas ceux qui y croient, mais ceux qui les donnent.

En effet, la démocratie que l’occident tente d’imposer partout à coup de missiles, ce n'est pas uniquement les urnes. La démocratie, c'est aussi la signature du contrat social. Le contrat social n'a pas été respecté. Le peuple qui accorde la légitimité peut aussi la retirer.

Voilà pourquoi l’Égypte fait peur à l’occident en remettant en cause tout son discours truqué sur la liberté et la démocratie.




[1] Youm7, edition web du 04/02/2015 (en arabe)

[2] Le parisien – Egypte : 17 millions de manifestants contre Morsi, cinq morts lors des heurts.

[3] Thierry Meyssand – Le public occidental effrayé par le général Al-Sissi.

Cet article de Thierry Meyssand révèle des détails intéressant sur la manipulation des élections par les Frères Musulmans et la prétendue élection démocratique de M. Morsi.

[4] Nouvel Obs. – Egypte. Al Sissi appelle à manifester contre le terrorisme.
http://tempsreel.nouvelobs.com/monde/20130724.OBS0822/egypte-al-sissi-appelle-a-manifester-contre-le-terrorisme.html

[5] Algérie patriotique - Entretien avec Samir AMIN

[6] Washington Post - With $100 million Soros gift, Human Rights Watch looks to expand global reach

According to Kenneth Roth, executive director of Human Rights Watch, “We need to be able to shape the foreign policies of these emerging powers, much as we have traditionally done with Western powers, our aim is to enlist places like Brazil, South Africa, India and Japan, all governments that are democracies”.

Selon Kenneth Roth, directeur exécutif de Human Rights Watch, “Nous devons être capables de façonner la politique étrangère des puissances émergentes, comme nous l’avons fait avec les puissances occidentales. Nous avons pour objectifs des pays comme le Brésil, l’Afrique du Sud, l’Inde ou le Japon, tous les gouvernements démocratiques.


[7] Human Rights Watch – George Soros s’engage à verser 100 millions de dollars à Human Rights Watch