mercredi 12 novembre 2014

Propagande Impérialiste du Journal Le Monde



Propagande Impérialiste du Journal Le Monde
Tarek EZZAT

Dans l’édition du mardi 11  novembre 2014, On peut lire un article signé Hélène Sallon, intitulé « La lutte contre le terrorisme, argument imparable de l’Egypte ».

Selon cet article, l’audition de l’Egypte devant la Commission des droits de l’homme des Nations unies (UNHRC), mercredi 5 novembre à Genève, est loin d’avoir apaisé les craintes de la société civile égyptienne.

Plus loin, on apprend, grâce aux indications très précises de madame Sallon, que « Les organisations non gouvernementales (ONG) égyptiennes avaient établi une liste de recommandations qui … fait un constat accablant des atteintes aux droits de l’homme et des restrictions aux libertés publiques depuis la destitution par l’armée du président Mohammed Morsi, le 3 juillet 2013.

Madame Sallon ajoute « Ces organisations ont même renoncé à venir défendre à Genève leurs arguments … disant craindre des « persécutions » à leur retour. »

On annonce déjà la couleur : le gouvernement Egyptien est une junte militaire de tortionnaires qui persécute la société civile. Face à cette répression odieuse, les ONG égyptiennes ont préféré capituler et ne pas défendre leurs revendications à Genève.

D’ailleurs, madame Sallon entonne ensuite le refrain lancé par le Washington Post « Fayza Aboul Naga, instigatrice en 2012 d’une campagne d’arrestations contre des organisations américaines basées en Egypte était nommée conseillère (de la Présidence) à la sécurité nationale ».

Fayza Aboul Naga avait conduit une campagne contre des ONG Egyptiennes, financées par les Etats Unis, via des succursales patentées de la CIA, comme la NED,   la campagne s’est soldée par plusieurs arrestations, dont certains américains. Le fils d’un ministre d’Obama a dû se réfugier à l’ambassade de son pays, de peur d’être également arrêté.

Mais madame Sallon ne nous dit pas que ces organisations ont financé et soutenu des actions contre la Révolution Egyptienne, dans le but de la faire avorter, et favoriser l’accession au pouvoir des Frères Musulmans et leur candidat Mohammed Morsi qui, contrairement à l’intoxication des médias occidentaux, n’a pas été élu démocratiquement, mais par la fraude, la violence, et les menaces terroristes[1]  

Grâce à la clairvoyance de Fayza Aboul Naga, l’Egypte n’est pas tombée dans le piège du chaos, tendu pas les Etats Unis. Elle a évité une prise de pouvoir par les néo-nazis des révolutions colorées, qui avec leurs militants soi-disant « pro-démocratie » sème la terreur et la mort, en Ukraine, à Hong Kong.

En renvoyant les Frères Musulmans et leurs comparses dans les geôles, l’Egypte a également déjoué les tentatives des islamistes « modérés » que l’impérialisme parraine en Syrie, en Lybie, au Yémen, et un peu partout ailleurs dans les pays dits « musulmans ». 

Des assassinats de masse, comme en 1965 en Indonésie, ou des coups d’état à la Pinochet sont devenus très difficiles, voire impossibles de nos jours. Les ONG droit-de-lhomistes financées par l’Occident sont donc indispensables pour permettre une ingérence impérialiste de l'intérieur dans les pays qui s’opposent aux impérialismes qui tentent de les dominer.


On peut déjà se poser des questions sur ces associations de défense des droits de l’homme qui s’abstiennent de venir au Nations Unies défendre leurs thèses. Elles prétendent que c’est par crainte de la répression, mais si la répression s’abat sur toute la société civile, et que les militants qui s’y opposent capitulent par avance, à quoi servent alors ces associations ?

Autre chose curieuse ; les revendications de ces associations sont publiées dans la presse Egyptienne, et elles sont de toutes évidences connues par les Nations Unies. Les membres sont libres d’aller et venir. Le gouvernement Egyptien est spécialiste des maladresses et des bévues. Mais pourquoi diable aurait-il persécuté des gens qui expriment une opinion que tout le monde connaît déjà ?

Le vrai problème de ces ONG, de l’impérialisme et de ses propagandistes, c’est l’argent. Les moyens d’agir pour miner l’action populaire. En interdisant le financement des ONG Egyptiennes depuis l’étranger, l’Egypte prive les agents de l’étranger de leur pouvoir de nuisance.

D’ailleurs, l’Egypte n’est pas la seule à appliquer cette politique. Ces ONG sont logées à la même enseigne entre-autre en Russie, en Chine, en Syrie ou au Venezuela. C’est-à-dire dans les pays où les gouvernements refusent de se soumettre au dictat de la « démocratie » des Etats Unis.

Au point où elle en est, madame Sallon ne s’embarrasse ni de contradictions, ni de dissimulations. Après avoir dénoncé le bilan « accablant » des droits de l’homme en Egypte, elle annonce benoîtement que ce bilan a reçu un avis positif de la Commission des Droits de l’Homme, « donné par 105 des 122 membres »

Pour madame Sallon, ces 105 pays, qui représentent 80% de l’humanité sont quantité négligeable. Seul compte l’avis des 17 pays qui tentent d’imposer leur domination sur la région, en entravant le cours de la Révolution Egyptienne.

Plus loin dans son article, Madame Sallon nous apprend que « Cette logique répressive (du gouvernement Egyptien) trouve grâce aux yeux d’une majorité de l’opinion égyptienne »

Ainsi, selon madame Salon, pour être démocratique, le gouvernement Egyptien aurait dû faire plaisir à la minorité qui soutient les ONG des agents de l’impérialisme, et faire taire les patriotes égyptiens qui veulent se libérer du pouvoir obscurantiste des religieux.

Peut-être se dit-elle que si le peuple ne s’exprime pas conformément aux désirs de l’OTAN, il faut alors changer le peuple ?

Madame Sallon prêche une démocratie à la Française ; un président qui a capitule devant une poignée de néo-libéraux et de grands patrons, et oublie les promesses faites au peuple lors de sa campagne.

Pourtant, cette grande adepte de la démocratie, catapultée spécialiste de l’Egypte par le journal « de référence » n’a pas pris la peine de prendre sa plume pour dénoncer les crimes des Frères Musulmans alors qu’ils étaient au pouvoir.[2]


Jessy, 10 ans. Assassinée par les pro-Morsi, àla sortie de la messe.





Pour terminer son texte, madame Sallon nous donne un exemple de la répression féroce qui s’abat sur la société civile : « Le 24 octobre 2014, les dirigeants des seize principaux organes médiatiques gouvernementaux et privés ont forcé le trait, s’engageant publiquement à s’abstenir de toute critique préjudiciable aux autorités et aux forces armées, au nom de la lutte contre le terrorisme »

Elle ajoute, telle une voyante extra-lucide « Une pétition signée par plus de 500 journalistes pour protester contre cette perte d’indépendance restera sans doute sans suite »

On pourrait croire que du fait de cette répression qui désintègre la société civile Egyptienne, ces 500 journalistes sont aujourd’hui condamnés au bagne ou même assassinés.

Eh bien non. Ils écrivent toujours. On les voit aussi à la télévision, et on les entend à la radio. Des économistes d’extrême gauche, comme Samir Amin, écrivent régulièrement des pages entières de critiques dans « Al Ahram », le premier hebdomadaire du pays. Ibrahim Issa, un journaliste engagé accuse publiquement le Président Sissi, à la télévision, de capitulation devant les islamistes.

Est-ce à dire que tout va bien en Egypte ? Certainement pas. Mais une grande majorité s’accorde à dire que tout va mieux.

Les luttes seront longues et multiples. Contre l’impérialisme et l’ingérence étrangère bien sûr. Mais aussi contre l’ignorance, la pauvreté, l’obscurantisme religieux islamique, l’obscurantisme religieux chrétien



[1] Morsi n’a pas été élu démocratiquement. Voici comment et pourquoi
http://afrique-asie.fr/menu/moyen-orient/5898-morsi-n-a-pas-ete-elu-de

[2] Lettre ouverte aux Égyptiens qui crachent sur leur pays et leur peuple
http://www.afrique-asie.fr/menu/moyen-orient/7489-lettre-ouverte-aux-egyptiens-qui-crachent-sur-leur-pays-et-leur-peuple.html