Droits de l’homme, droits d’ingérence, droits d’agression.
Tarek EZZAT
Le prétexte des droits de l’homme est devenu l’alibi
permettant de préparer et justifier ingérence, l’intervention et même
l’agression de l’occident contre les peuples en lutte pour leur émancipation et
leur indépendance.
C’est ainsi que les officines satellites de la CIA ou
de l’OTAN, comme la NED (National Endowment for Democracy) ou encore Freedom
House, Human Rights Watch et Amnesty International nous abreuvent tous les
jours de rapports sur violations réelles ou supposées des droits de l’homme
dans des pays soigneusement sélectionnés : La Chine, Le Venezuela, La
Syrie, le Zimbabwe, l’Iran et maintenant l’Égypte. C’est-à-dire les pays dont
les peuples s’opposent à la domination économique et politique des États Unis
et de leurs serviteurs de l’OTAN, chargés des sales besognes.
Bien entendu, les médias occidentaux, dont la
quasi-totalité est contrôlée par de grands groupes financiers ou industriels
apportent leur soutien à cette entreprise en organisant une propagande
quotidienne dont le but est de discréditer la lutte des peuples et de valoriser
les agents de l’occident, qualifiés pour cette cause d’opposition démocratique,
d’islamistes modérés ou de combattants de la liberté.
En Égypte, la première révolution, dite du 25 janvier
2011, a été dans les faits une révolution colorée, comme celles que la CIA a
organisées en Russie, avec Boris Eltsine ou plus récemment en Tunisie, en Libye
ou en Ukraine. Le mouvement était piloté par des groupes soutenus et financés
par la CIA, dont les figures les plus connues sont Ibrahim Saad El Dine,
professeur à l’Université Américaine du Caire, déjà inculpé et emprisonné sous
le régime de Moubarak pour entente avec une puissance étrangère, Wael Ghonim,
directeur de Google pour le Moyen-Orient, et Ahmad Douma, du mouvement di ‘6
avril’. Le but de ce mouvement était de s’en prendre aux institutions de
l’état, commissariats de police, casernes de l’armée, bibliothèques, ministères
et autres bâtiments publics. Ainsi, l’Égypte a connu pendant cette période de
nombreux incendies criminels, dont le plus célèbre est celui du complexe
scientifique, construit par décision de Napoléon Bonaparte, et qui recelait
d’anciens manuscrits inestimables, et donc l’instigateur M. Ahmad Douma a
revendiqué la responsabilité[1].
L’étape suivante fut de préparer la prise du pouvoir
par les Frères Musulmans. À cette fin, des militants armés du Hamas, qui est la
branche palestinienne des frères musulmans, appuyés par des groupes venus de
Syrie, d’Afghanistan et de Tunisie ont attaqué les prisons égyptiennes pour
libérés les frères musulmans qui y étaient incarcérés pour terrorisme, dont M.
Morsi.
M. Morsi n’était pas un prisonnier d’opinion. Il
purgeait une peine pour entente avec une puissance étrangère et trahison. Parmi
ceux qui ont été libérés figurent les assassins de la jeune étudiante française
(Cécile Vannier, 17 ans, assassinée le 22 février 2009) et ceux des 70
touristes lâchement abattus en Haute-Égypte en 1970.
De nombreux journalistes répètent inlassablement que
M. Morsi a été le premier président égyptien démocratiquement élu. Cette
affirmation est une imposture. On sait aujourd’hui que les frères musulmans ont
interdit à des milliers de chrétiens de participer aux élections, en
brandissant la menace d’incendier leurs maisons, leurs commerces et leurs
églises. La justice est saisie de plusieurs procès pour fraude, notamment la
fraude aux listes électorales, ou un même électeur était inscrits 4 ou cinq
fois à des bureaux de vote différents.
L’imprimerie nationale avait imprimé des résultats
d’élections consolidées favorables à M. Morsi avant même la fin du scrutin.
Jusqu’à ce jour, et du fait de cette fraude, seuls les résultats prétendument
consolidés des votes ont été publiés. Il est impossible de faire concorder les
résultats bureau par bureau avec le résultat global.
La justice est saisie de plaintes dénonçant ces crimes
contre la démocratie.
Curieusement, ni les organisations de défense des
droits de l’homme ni les médias occidentaux n’ont évoqué ces faits, alors
qu’ils sont nombreux à avoir des correspondants résidants en Égypte.
À l’époque, l’Égypte un conseil militaire, le
« Supreme Council of Armed forces » (SCAF) assurait le gouvernement
par intérim. On sait que le vrai vainqueur des élections était bien le général
Chafiq, opposé à M. Morsi. L’annonce des résultats a été différée de plusieurs
jours, le SCAF a subi d’énormes pressions pour renoncer au succès du général
Chafiq. Les Frères Musulmans, qui disposaient au Sinaï de milliers de
terroristes revenus d’Afghanistan, avec un armement lourd menaçaient de
proclamer un émirat islamique autonome au Sinaï et d’actionner leurs cellules
dormantes si Morsi n’était pas déclaré vainqueur.
Il ne s’agissait donc pas d’élection démocratique,
comme l’affirment les médias à la solde des puissances occidentales, mais d’un
coup d’état silencieux, doublé du crime de haute trahison.
Face à cette situation où l’Égypte risquait de devenir
un pays sans état, en proie à la guerre sur son propre sol, comme la Syrie, la Libye ou le
Yémen, le SCAF a préféré plier face à la menace, protéger les institutions de l’état,
et surtout préserver l’unité de l’armée, en attendant des jours meilleurs.
Pourtant, jusqu’à ce jour, on trouve des analystes,
des spécialistes de l’Égypte autoproclamés, et des journalistes de seconde zone
qui affirment sans vergogne l’imposture selon laquelle M. Morsi a été
démocratiquement élu, et qui répètent comme des perroquets la rengaine
islamiste selon laquelle M. Morsi a été destitué par un coup d’état.
Le but de cette mystification est clair ; il
s’agit de discréditer la lutte du peuple égyptien pour s’émanciper de la
domination du fascisme religieux que la CIA et l’OTAN ont soutenu.
Après la prise du pouvoir par les Frères Musulmans, la
situation s’est encore aggravée.
M. Morsi a fait venir des milliers de combattants
égyptiens islamistes depuis l’Afghanistan, via l’Arabie, la Libye, le Soudan et
Gaza. Une majorité d’entre eux fut installée au Sinaï, le reste dans
différentes régions du pays. L’armement lourd ou léger était financé par le
Qatar.
L’application du terrorisme religieux, appelé Sharia
pour la circonstance fut rapidement mise en œuvre. Des bandes de milices armées
furent constituées en associations pour « ordonner le bien et proscrire
l’interdit ». Des jeunes femmes furent violées pendant les manifestations,
les jeunes filles interpelées soumises à des tests de virginité, des musulmans
Shiites massacrés à Abou El-Namrass, près du Caire, alors qu’ils priaient chez
eux, des jeunes femmes chrétiennes enlevées au prétexte de les convertir, pour
servir d’esclaves sexuelles à des prétendus maris musulmans. Les premières lois
du nouveau régime autorisèrent l’excision des filles et le mariage des mineures
de 10 ans. Des chaines de télévision présentaient à longueur de journée des
prédicateurs qui incitaient à la haine des chrétiens, au vol de leurs biens et
au viol de leurs femmes.
Pogrom de shiites à Abou El-Namras
Aucun criminel responsable de ces malversations n’a
été poursuivi par la justice.
Voilà la réalité des droits de l’homme en Égypte
pendant l’année ou M. Morsi était au pouvoir.
Pourtant, on n’a pas vu les ligues des droits de
l’homme s’inquiéter. Les Freedom House
et autres Human Rights Watch n’ont rien fait.
En ce qui concerne la politique, un plan a été négocié
avec Israël et les États-Unis pour reloger les habitants de Gaza sur presque
40% du Sinaï, moyennant quelque 8 milliards de dollars. En outre, l’argent ne
devait pas être versé au trésor égyptien, mais à la confrérie.
Le but de cet accord était de vider Gaza de ses
habitants, afin de permettre à Israël d’occuper à nouveau ce territoire.
Un autre plan consistait à céder au Soudan deux
provinces du sud de l’Égypte.
Presque tous les hauts fonctionnaires furent démis de
leurs postes et remplacés par des fidèles de la confrérie.
L’opposition au fascisme religieux imposé par le
gouvernement de M. Morsi a été très forte. Régulièrement, l’opposition appelait
les Égyptiens à manifester par millions. Et c’est bien des millions de
manifestants qui descendaient régulièrement dans les rues des grandes villes
d’Égypte pour demander soit des élections anticipées, soit tout simplement le
départ de M. Morsi.
Curieusement, cette opposition était elle-même
noyautée par la confrérie, puisque parmi ses dirigeants, il y avait
M. Mohamed El-Baradei, qui était parmi les premiers à présenter les Frères
Musulmans à l’administration d’Obama en les qualifiant de « groupe
politique national » égyptien.
Malgré ce noyautage, l’opposition était si puissante
que les Frères Musulmans organisèrent un deuxième coup d’état pour la contrer.
Ce coup d’état a pris la forme d’une déclaration
constitutionnelle, publiée par M. Morsi. Un texte législatif, qui a force de
constitution.
Aux termes de l’article 2 de cette déclaration, « les déclarations constitutionnelles,
les lois et les décisions précédentes émises par le président de la République
– depuis sa prise de fonction le 30 juin 2012 jusqu’à l’adoption de la
Constitution et l’élection d’une nouvelle assemblée du peuple – sont
définitives et exécutoires ; elles ne peuvent faire l’objet d’aucun recours
devant aucune instance que ce soit, quel qu’en soit le moyen. Il n’est pas non
plus autorisé de s’opposer à l’exécution de ces décisions ou de les annuler.
Toutes les plaintes en suspens ou en attente de jugement devant tout type
d’instance judiciaire sont désormais caduques »
En somme, tout ce que Morsi décidera est immédiatement
exécutoire. Cela n’a pas trainé ; l’article 3 de la même déclaration lui donne
la haute main sur l’autorité judiciaire : « le
procureur général est nommé parmi les membres du pouvoir judiciaire par une
décision du président de la République pour une durée de quatre années
commençant avec la date d’exercice de la fonction. Il doit remplir les
conditions générales d’exercice de la magistrature et être âgé d’au moins
quarante ans. Ce texte s’applique à celui qui occupe ce poste dès maintenant,
avec effet immédiat ».
En fait, des procédures judiciaires étaient engagées
contre de nombreux membres de la confrérie, accusés de corruption ou de crimes
divers. Par cette déclaration, Morsi a suspendu ces procès, démis le procureur
général qui les instruisait, et nommé un procureur général complaisant, a sa
dévotion.
Pour expliquer les choses aux lecteurs des pays plus
ou moins démocratiques, c’est comme si le président de la République décidait
unilatéralement de suspendre tous les procès de ses amis, de nommer lui-même
les magistrats de la Cour de cassation et d’interdire à qui que ce soit de
s’opposer à ses décisions.
C’était donc un véritable coup d’état, puisque ce
texte interdit tout exercice démocratique, réduit à néant tous les recours en
justice contre les décisions du pouvoir, et n’est lui-même susceptible d’aucun
recours.
C’est à partir de cette date que le peuple a pris
conscience du piège qui lui était tendu, et de la nécessité impérative de
renverser le pouvoir mafieux qui gangrénait le pays.
Dans la foulée de cette initiative qui plaçait la
confrérie islamiste au-dessus des lois, M. Morsi a démis de ses fonctions le
procureur général, qui est inamovible du fait de la séparation des pouvoirs, et
nomma un autre procureur général, à sa botte, chargé d’organiser les poursuites
contre les opposants, et abandonner les poursuites contre les membres de la
confrérie et leurs amis.
Pour prendre le contrôle de la rue, une amnistie
présidentielle fut accordée à plus de trois mille criminels de droit commun.
Ils devaient servir dans les milices de la confrérie pour mater les
manifestations populaires. Certains même furent promus au rang de gouverneur de
province, comme M. Adel al-Khayyat, un repris de justice de ses amis, qui fut
nommé gouverneur d’Assouan, alors qu’il était condamné pour avoir organisé
l’assassinat du 11 novembre 1997 à Louxor, où 62 touristes furent massacrés.
La seule institution que M. Morsi n’a pas pu contrôler
était l’armée. L’armée égyptienne dispose de plus de 25% de l’économie du pays.
Bien sûr, les hauts gradés profitent et abusent de cette manne. Mais il s’agit
de capitalisme d’état. Tel ou tel général n’est pas propriétaire de telle ou
telle usine ou plantation. C’est l’établissement militaire qui possède
l’ensemble des ressources et moyens de production.
Or ce capitalisme d’état s’oppose nécessairement aux
appétits d’un capitalisme sauvage comme celui des islamistes. Les islamistes
n’investissent pas, ils font du commerce. Tout vendre au meilleur prix, pour
s’enrichir le plus vite possible. On le voit par exemple en Arabie
Saoudite, ou au Qatar, qui n’ont aucune industrie nationale, et où ce sont les
étrangers qui investissent, alors que les gouvernants se contentent de prélever
une part sur les bénéfices.
Mais en plus de l’opposition des intérêts, il y a
aussi une l’opposition idéologique. L’armée égyptienne, quelles que soient les
critiques qu’on pourrait formuler à son encontre, reste essentiellement une
armée patriotique. Une armée de conscription, issue du peuple, et attachée à la
nation.
Quand M. Morsi a voulu vendre le Sinaï, l’armée
décréta la zone du canal de Suez et le Sinaï zone stratégique protégée, et
interdit la vente de terres de cette zone aux étrangers. Il a également voulu
émettre des « obligations islamiques (soukouk) » garanties par
le canal de Suez. L’armée fit avorter le projet. L’armée a également saboté le
plan de cession des provinces du sud au Soudan.
Selon le récit des militaires, qui est certainement
embelli et arrangé, mais certainement pas tout à fait erroné, dès la prise du
pouvoir de Morsi, l’armée avait comme seuls soucis la protection de l’intégrité
territoriale du pays, et maintenir l’unité et la cohésion des troupes.
C’est ainsi que M. Morsi et son équipe furent placés
sous écoute. Leurs documents et courriers systématiquement copiés. Ainsi, les
conversations de MM. Morsi et Zawahry (successeur de Ben Laden) ou Erdogan, ou
d'autres dignitaires de l'islam politique et radical sont accessibles sur
internet déjà avant la destitution de M. Morsi. Les projets de constitution
d’une Armée Libre Égyptienne sur le modèle de l’Armée Libre Syrienne étaient
également publiés. Cette armée libre devait défaire l’armée nationale et
achever la destruction de l’état.
Les Égyptiens savaient bien avant la chute du régime
islamiste que celui-ci préparait une dictature religieuse sur le modèle du
Qatar, où un poète peut être condamné à perpétuité pour avoir critiqué le
prince, ou sur le modèle wahhabite, où un intellectuel a été condamné à dix ans
de prison et mille coups de fouet parce que sa perception de l’islam n’était
pas conforme au discours officiel.
L’opposition appela à manifester le 30 juin 2015. Plus
de 20 millions d’égyptiens descendirent dans les rues. Non seulement ils
demandaient des élections anticipées, mais ils réclamaient l’intervention de
l’armée pour les débarrasser du cauchemar qui s’était abattu sur le pays[2].
M. Morsi et son gouvernement avaient ainsi perdu toute
légitimité.
L’armée appela au dialogue et au compromis entre
l’opposition et le pouvoir. Le 2 juillet 2015, M. Morsi prononça un discours où
il balaya d’un revers de main toutes les revendications de l’opposition, refusa
tout dialogue et rejeta toute idée d’élections anticipées.
Le 3 juillet 2015, M. Sissi prit publiquement la
parole, entouré des dignitaires religieux et des dirigeants de l’opposition. Il
annonça la destitution de M. Morsi et son arrestation [3].
Annonce de la destitution de M. Morsi
Il fut acclamé par plus de 25 millions d’égyptiens qui
descendirent spontanément soutenir l’initiative des militaires et leur apporter
son soutien.
Dans la foulée, les chaines de télévision islamistes
furent fermées
Furieux par ce retournement du sort, les Frères
Musulmans ont réagi en assassinant des chrétiens, en incendiant plus de 70
églises et plusieurs écoles et orphelinats. De nombreux chrétiens furent
assassinés à la sortie de la messe, dont des enfants.
Aucune réaction de la part des défenseurs des droits
de l’homme.
Les islamistes se barricadèrent dans plusieurs
mosquées, mais surtout à celle de Rabia et sur la place Nahda, où les armes
s’entassaient.
À Rabia, des enfants ont été contraints à s’habiller
de linceuls pour servir de boucliers humains au cas où l’armée tenterait de
déloger les occupants. On leur promit de mourir en martyr et de se retrouver au
Paradis.
Aucune réaction de la part des défenseurs des droits
de l’homme.
Dans les rues, les policiers et les militaires étaient
agressés et assassinés, les femmes violées, des enfants furent enlevés puis
jetés du haut d’un immeuble à Alexandrie
(https://www.youtube.com/watch?v=0UMxi2ITCT0),
une femme lardée de plus de 200 coups de poignard pour avoir accroché la photo de Sissi sur le pare-brise de sa voiture. L’émirat islamique du Sinaï commença à prendre forme avec l’assassinat de militaires et de civils. Il était clair que les islamistes voulaient mettre le pays à feu et à sang.
(https://www.youtube.com/watch?v=0UMxi2ITCT0),
une femme lardée de plus de 200 coups de poignard pour avoir accroché la photo de Sissi sur le pare-brise de sa voiture. L’émirat islamique du Sinaï commença à prendre forme avec l’assassinat de militaires et de civils. Il était clair que les islamistes voulaient mettre le pays à feu et à sang.
Toujours aucune réaction de la part des défenseurs des
droits de l’homme.
Comme la constitution de M. Morsi était suspendue, que
l’Égypte n’avait plus d’assemblée de députés, M. Sissi demanda au peuple de lui
donner mandat pour combattre le terrorisme et de descendre manifester le 26
juillet 2015 pour soutenir son action[4].
Le 26 juillet 2015, plus de 30 millions d’égyptiens
descendirent dans les rues du pays. Non seulement ils accordaient à M. Sissi le
mandat demandé, mais ils réclamaient la tête des dirigeants islamistes, M.
Morsi en premier, et le jugement des militants du mouvement par des tribunaux
révolutionnaires[5].
Le seul moyen de mettre un terme au chaos auquel le
pays faisait face était de liquider l’organisation des Frères Musulmans,
considérée aujourd’hui comme organisation terroriste.
Actuellement, les dirigeants de ce mouvement sont
jugés. Comme déjà expliqué, les preuves contre eux ont déjà été réunies par
l’armée alors qu’ils étaient encore au pouvoir. Ils doivent répondre des chefs
d’assassinats, détournements, intelligence avec des puissances étrangères,
organisation de milices armées illégales.
Cette situation ne dura pas longtemps. Les
circonstances révélèrent que cette menace de centaines de milliers de militants
armés prêts à anéantir toute opposition à leur charia n’était que du bluff,
Ce sont les Frères Musulmans et leurs alliés qui ont
ruiné le pays, et assassiné délibérément des milliers d’innocents qu’Amnesty
International ou Human Rights Watch nous présentent comme de pauvres persécutés
qui priaient pacifiquement dans les mosquées.
De qui se moque-t-on ?
Les droits de l’homme sont devenus l’alibi, l’argument
suprême pour falsifier la réalité de domination criminelle du néolibéralisme,
et obtenir l’assentiment des peuples en occident. Ils servent à justifier les
ingérences politiques et les campagnes militaires de l’occident, au nom de
prétendues valeurs dont seul l’occident serait dépositaire.
La réalité est que les organisations internationales
de défense des droits de l’homme servent à protéger les intérêts économiques et
politiques du néolibéralisme. C’est au nom de la démocratie et des droits de
l’homme que le Vietnam a été incendié au napalm, et noyé d’agent orange, que
l’Afghanistan a été détruit, tout comme l’Iraq, la Libye, la Syrie où la
Centre-Afrique,
On se demande pourquoi la mobilisation des défenseurs
des droits de l’homme et des médias ne se manifeste pas en Colombie, au Koweït,
en Arabie Saoudite ou au Qatar. Ceux qui subissent des campagnes de dénigrement
sont seulement les gouvernements réfractaires à l’idéologie néolibérale, ceux
qui refusent des bases militaires étrangères sur leur sol, ceux qui veulent
maîtriser eux-mêmes leurs ressources où ceux qui ne se plient pas aux diktats
de la Banque Mondiale et du Fonds Monétaire international.
Ces organisations sont en réalité des services de
propagande de la CIA et de l’OTAN, qui tentent de résister à l’avènement d’un
monde multipolaire, où les États-Unis et leurs vassaux européens ne
domineraient plus les peuples[6].
On sait que ce sont les grandes banques et les
conspirateurs comme Bernard Henri Lévy ou Georges Soros qui soutiennent et
financent ces organisations[7].
En Égypte, le peuple a pris conscience de cette
réalité, c’est pourquoi les organisations des droits de l’homme ne sont pas les
bienvenues, et même souvent interdites. Elles doivent déclarer et justifier
tout financement en provenance de l’étranger et obtenir l’accord des autorités
avant de le percevoir. Leurs critiques, rapports et dénonciations ne sont pas
seulement accueillis par des haussements d’épaules, ils provoquent l’effet
inverse, de plus en plus d’égyptiens réclament des lois encore plus dures
contre le terrorisme, et même l’instauration de l’état d’urgence dans certaines
zones du pays.
Tous les jours en Égypte, et surtout au Sinaï, des
militaires et des civils sont pris pour cible par des milices armées soutenues
par le Hamas, la succursale palestinienne des Frères Musulmans, armées par la
Turquie et financées par l’Arabie Saoudite ou le Qatar.
Ces bandes terroristes pensaient infliger à l’Égypte
le même sort que la Libye ou la Syrie. Mal leur en a pris. Ceux qui ne sont pas
abattus par l’armée sont condamnés, souvent à mort ou à perpétuité par les
tribunaux.
On nous dit que leurs procès ne sont pas
équitables ? Que ce sont des condamnations en masse ? Mais nous
a-t-on dit que plusieurs centaines de ces condamnés à mort sont en fuite, et
que la loi égyptienne impose au juge de prononcer la sanction la plus lourde au
suspect en fuite ? Ou que ce suspect est rejugé s’il est arrêté ?
Bien sûr que non. L’occasion était trop belle pour
présenter les juges égyptiens comme des tueurs en série à la solde d’une
dictature militaire.
Mais, quoi qu’il en soit, le peuple égyptien préfère
les critiques aux condoléances. Et les juges qui ont prononcé ces condamnations
sont devenus des icônes populaires.
C’est en Égypte qu’a commencé la défaite de l’islam
politique, vassal inconditionnel du néolibéralisme. C’est en Égypte que le
projet wahhabite des Frères Musulmans à échoué.
C’est le peuple égyptien qui a montré que la
légitimité n’était pas seulement celle des élections. L’innovation est que ce
que le peuple a fait dans les urnes, il peut aussi le défaire dans la rue, et
que les promesses n’engagent pas ceux qui y croient, mais ceux qui les donnent.
En effet, la démocratie que l’occident tente d’imposer
partout à coup de missiles, ce n'est pas uniquement les urnes. La démocratie,
c'est aussi la signature du contrat social. Le contrat social n'a pas été respecté.
Le peuple qui accorde la légitimité peut aussi la retirer.
Voilà pourquoi l’Égypte fait peur à l’occident en
remettant en cause tout son discours truqué sur la liberté et la démocratie.
Cet article de
Thierry Meyssand révèle des détails intéressant sur la manipulation des
élections par les Frères Musulmans et la prétendue élection démocratique de M.
Morsi.
http://tempsreel.nouvelobs.com/monde/20130724.OBS0822/egypte-al-sissi-appelle-a-manifester-contre-le-terrorisme.html
[5] Algérie patriotique - Entretien avec
Samir AMIN
According to Kenneth Roth, executive
director of Human Rights Watch, “We need to be able to shape the foreign policies of these emerging
powers, much as we have traditionally done with Western powers, our aim is to
enlist places like Brazil, South Africa, India and Japan, all governments that
are democracies”.
Selon Kenneth
Roth, directeur exécutif de Human Rights Watch, “Nous devons être capables de
façonner la politique étrangère des puissances émergentes, comme nous l’avons
fait avec les puissances occidentales. Nous avons pour objectifs des pays comme
le Brésil, l’Afrique du Sud, l’Inde ou le Japon, tous les gouvernements
démocratiques.
[7] Human Rights Watch – George Soros
s’engage à verser 100 millions de dollars à Human Rights Watch