Lettre
ouverte à François Hollande
Tarek EZZAT
Fidel
Castro a incarné la révolution cubaine, tant dans ses espoirs que dans ses
désillusions.
François
Hollande, 26/11/2016
Tu as ainsi terrassé ton ennemi ;
la finance. Tu as très démocratiquement imposé une loi travail avec tes
complices de l’assemblée nationale. Tu as fanfaronné et joué au grand chef
après les tueries de Charlie Hebdo, du Bataclan et de Nice. Mais c’est bien toi
qui a ramé la main des terroristes, de vulgaires mercenaires que tu présentais
comme des opposants modérés.
Al Nosra qui, selon ton ministre, fait du bon
travail, est venue en France continuer son œuvre, grâce aux armes que tu leur a
fournies secrètement, et aux encouragement de leur commanditaires wahhabites
que tu as décoré des médailles de la république.
Toi et ton parti ont critiqué l’absence
de démocratie à Cuba. Mais nous, nous n’avons pas oublié les quelques 3
millions de morts indonésiens, assassinés en 1965, lors d’un coup d’état
fomenté par les Etats Unis, cette grande démocratie humaniste. Nous n’avons pas
oublié les milliers de chiliens exterminés par les disciples de tes
amis, les « Chicago Boys » et Augusto Pinochet. Nous n’avons pas
oublié non plus les crimes de Videla en Argentine, avec leurs cortèges de
victimes assassinées pour la bonne cause de la démocratie et les enfants des mères
exterminées en détentions, enlevés pour être adopté de force par les familles
des assassins en mal de progéniture..
Que faut-il attendre de la part d’un
petit pays dans la gueule du loup américain ? Que pouvait faire Castro
pour défendre la souveraineté de Cuba ? Il est vrai que la souveraineté
est une idée qui t’est étrangère. Castro n’a pas fait comme toi, il ne s’est
pas couché à plat ventre devant l’hégémonie impérialiste. Il a tenu tête à plus
de 10 présidents américains, et fait avorter plus de 600 tentatives d’assassinat.
Si Castro avait suivi tes avis
démocratiques, il aurait rejoint le sort des Soekarno, Allende et les milliers
de victimes disparues lors du génocide argentin.
Aujourd’hui, tout le monde a
compris la stratégie de tes commanditaires américains de « nation building » qui
consiste à déposer par la force un dirigeant gênant pour le faire remplacer par
un chef d’état docile, aux ordres, comme toi.
Voilà pourquoi, après Castro, on a
vu Mugabe, Chavez, Maduro, Sissi, Assad, Rohani et bien d’autres se débarrasser
des mercenaires de l’occident avec la plus grande brutalité, avec l’approbation
de leurs peuples. Car contrairement à ce que tu crois, la majorité de ces
dirigeants sont soutenus par leurs populations.
Mais il y a d’autres choses.
Alors que tu t’affairais pour
démanteler le système de santé en France, Castro a bâti un système d’assurance
maladie et de de protection sociale qui fait pâlir d’envie de nombreux peuples.
Alors que tu bradais l’école, et
que tu confiais les activités extra-scolaires à des mosquées salafistes, Castro
a éradiqué l’analphabétisme et construit un réseau d’éducation des plus performants
au monde.
Alors que tu bradais l’industrie
nationale à coup de privatisations, Castro a rendu à son peuple la possession
de ses moyens de production.
Alors que tu t’acharnais à faire la
guerre contre les peuples en Syrie et en Afrique, Castro a soutenu ces mêmes
africains et a permis la mise à mort de l’apartheid en Angola et en Afrique du
Sud.
Ainsi, l’histoire retiendra que
Assad a protégé son peuple contre la sauvagerie des islamistes que tu as armés,
que Castro a défendu bec et ongles la souveraineté de son pays, alors que tu
auras une place de choix dans les poubelles de cette même histoire.
Depuis Pétain, la France n’a pas eu de
dirigeant aussi minable. Depuis Pétain, elle n'a jamais été autant salie et abaissée.