Tarek EZZAT
02/08/2017
Dans un entretien télévisé, après l’élection présidentielle,
un journaliste demanda à Jean-Luc Mélenchon s’il considérait Manuel Macron
comme un président « légitime ».
Jean-Luc Mélenchon répondit (je cite de mémoire) « bien
entendu, nous sommes républicains, et nous reconnaissons le verdict des urnes »
Je ne suis pas d’accord avec cette analyse.
Le verdict des urnes est un verdict légal, il n’est pas
nécessairement légitime. Les mots ont un sens, et légalité ne veut pas dire
légitimité.
La légitimité est la « Qualité d’un pouvoir d’être
conforme aux croyances des gouvernés quant à ses origines et à ses formes
(Dictionnaire Larousse) »
Elle est « la conformité à un principe supérieur qui
dans une société et à un moment donné est considéré comme juste. La notion de
légitimité ne recouvre pas celle de légalité qui est plus restreinte et qui
caractérise ce qui est seulement conforme à la Loi. La notion de légitimité est
contingente de la culture ; la légalité s'apprécie en fonction du droit
positif. Dans le langage quotidien, ces notions sont souvent employées l'une
pour l'autre. Ce qui est légal est-il nécessairement légitime. ?
(Dictionnaire du droit privé) »
Emmanuel Macron est (éventuellement) le président légal, cela
signifie qu’il a été élu selon les prescriptions de la loi électorale.
La légitimité, contrairement à la légalité, exigence
l’adhésion populaire. Cette adhésion ne peut s’obtenir sans le respect de
quelques principes fondamentaux.
Le premier de ces principes est l’égalité des chances. Or ce
principe a été plus que bafoué bien avant les élections.
Ainsi, le Conseil Supérieur de l'Audiovisuel (CSA) a décidé
que les candidats aux élections n’auraient pas droit à l’égalité des temps de
parole ni l’égalité des temps d’antenne. Les temps accordés seraient calculés
en fonction de « l’équité ». Pour être bref, un candidat qui
bénéficie d’une large audience aura plus de temps de parole et d’antenne qu’un
candidat peu connu de la population. Peu importe si tel ou tel candidat a
quelque chose d’intéressant à proposer ; ce qui compte c’est sa notoriété[1].
Ainsi, les candidats « Les républicains » (LR) et
ceux du Parti socialiste (PS) se partagèrent la part du lion du temps sur les
ondes. Des candidats comme Jean-Luc Mélenchon ou François Asselineau, qui
avaient des propositions alternatives qui méritaient d’être portées à la
connaissance des électeurs et débattues n’ont pas eu la possibilité de
s’expliquer suffisamment.
Un candidat a bénéficié d’une exception notoire ; c’est
bien Emmanuel Macron. Voilà un candidat sans parti, sans appareil politique,
tout simplement conseiller à la Présidence de la République puis ministre, qui
n’a pas de projet, qui se dit de droite et de gauche sans s’expliquer sur ce
qu’est la droite ou la gauche, qui squatte toutes les antennes, qui fait parler
de lui tous les jours dans la presse et sur les ondes, et pour dire quoi ?
Qu’il gouvernera par ordonnance … c’est-à-dire qu’il ne dit rien.
Mais Macron est le candidat des banquiers et des financiers.
Or ceux-ci possèdent plus de 90% les chaines télévisées d’information et
presque toute la presse écrite. La stratégie de cette mafia qui pille la France
était de faire le marketing de leur candidat comme on fait celui d’une
savonnette ou d’un produit de nettoyage.
S’il est injuste qu’un candidat ne puisse pas avoir accès aux
médias simplement parce qu’il n’a ni parti ni formation politique, il est
anormal qu’Emmnel Macron ait pu avoir plus de temps d’antenne que François Asselineau,
Nicolas Dupont-Aignan ou Philippe Poutou.
Jean Luc Mélenchon a su contourner ces obstacles en utilisant
les réseaux sociaux et Internet.
François Asselineau n’a pas su faire de même.
Tous les jours, tous les médias à l’unisson vantaient les
mérites exceptionnels et sensationnels d’Emannuel Macron. Ce candidat n’avait
pas besoin de temps d’antenne ; tous les jours, sur toutes les chaines,
les journalistes aux ordres chantaient ses louanges. On aurait cru une messe
permanente où l’idolâtrie du sauveur espéré le disputait à la haine de tout ce
qui est social ou de gauche.
Un grand nombre de journalistes a perdu son honneur dans
cette campagne électorale. Les exemples sont trop nombreux pour être cités ici.
On peut consulter à ce sujet le site « Observatoire de la propagande et
des inepties anti-Mélenchon[2] »,
ou tester un site ludique (quiz médias) qui teste votre dépendance à la
propagande des médias[3].
Il s’agit, comme l’indique le site quiz médias, de « dénoncer
la violence médiatique contre notre mouvement (La France Insoumise) et les
personnalités qui le représentent, ce n'est pas une "stratégie de
victimisation" : c'est simplement faire le constat que la presse est
de fait, pour nous, un adversaire politique. Cet intérêt pour les médias n'est
donc pas de se présenter en martyrs des journalistes. Il s'agit plutôt de
pointer les mécanismes qui font d'eux non pas le "quatrième pouvoir",
mais bien la "deuxième peau du système", en nous empêchant de penser
hors du cadre dans lequel nous évoluons. Ce petit jeu tente, sur la base de
l'immense travail de l'OPIAM, de faire réfléchir par l'humour aux prises de
position, injures et hypocrisies de cette presse qui ne veut pas s'admettre
comme militante ».
Dès le départ, la stratégie des médias, mercenaires du MDEF
était la suivante :
1/ Faire du « Mélenchon
bashing » à tout prix, et le présenter comme un dangereux dictateur
totalitaire, un communiste au couteau entre les dents,
2/ Présenter
Marine le Pen et le Front National comme l’alternative fasciste à la France
Insoumise
3/ Limiter au
maximum l’accès des autres candidats aux médias, surtout François Asselineau.
4/ Présenter
Emmanuel Macron comme le sauveur de la France.
On sait d’une part que moins de dix milliardaires contrôlent
plus de 90% des médias français. Ceux-ci ont mis au pas les journalistes et en
ont fait de méprisables mercenaires, des jihadistes du MEDEF, toujours aux
ordres, adeptes de l’autocensure.
Il est utile de rappeler ici le sort de Natacha Polony
licenciée de partout où elle travaillait, elle qui est tout sauf une
marxiste-léniniste acharnée ou une chaviste convaincue. Elle a tout simplement
dit que les médias ont manipulé l’opinion, et que le parti socialiste avait
lâché son candidat élu par les militants du parti, pour soutenir Macron, le
serviteur dévoué de Pierre Gattaz, Dassault et Patrick Drahi, des milliardaires
qui d’ailleurs le payent pour son dévouement.
Un des piliers de la démocratie est la neutralité des médias,
et la déontologie du journalisme exige qu’un journaliste soit impartial. Aucune
chaine de télévision et aucun titre de presse majeur n’a été neutre, et la
majorité écrasante des journalistes ont été de véritables serpillères sur
lesquelles les partisans du pouvoir financier se sont essuyé les pieds. Tout ce
beau monde a appliqué consciencieusement la stratégie du MEDEF résumé plus
haut.
L’égalité des chances n’a pas été assurée. La campagne
électorale a été dévoyée.
On a observé par ailleurs que la campagne électorale
d’Emannuel Macron disposait de fonds énormes pour assurer sa promotion. Or les
partis politiques disposent d’aides de l’état. Ces aides sont peu ou prou
proportionnelles au nombre d’élus de ce parti ou au nombre de voix obtenues
lors des élections. Or La République En Marche (LREM) n’était même pas un
parti, mais seulement un « mouvement », EN MARLCHE (EM). S’il est
interdit aux particuliers de financer abusivement un parti, est-il interdit de
financer un mouvement ?
Les sources du financement de la campagne électorale
d’Emmanel Macron n’ont jamais été dévoilées.
Quoi qu’il en soit, on sait qu’Emmanuel Macron a été un
serviteur zélé de la banque Rotshild, dans ces conditions, il n’est pas
nécessaire de se poser de questions sur l’origine du financement suspect et
occulte de sa campagne électorale.
Or le résultat d’une compétition électorale n’est légitime
que dans l’égalité des moyens et la transparence des financements.
L’élection présidentielle a été marquée par une absence de
loyauté et un manque d’intégrité. Pourquoi les malversations de François Fillon
ont-elles été révélées au public avant l’élection, alors que c’est seulement
après celles-ci que furent connus les détails financiers du voyage d’Emannuel
Macron aux Etats unis ? Voyage aux frais du contribuable, alors que ce
voyage n’avait rien à voir avec une fonction officielle quelconque, et que son
but était de rassurer les financiers et les assurer de sa docilité financière
et politique ?
Ces observations, sommaires, permettent de conclure
qu’Emanuel Macron n’est pas un président légitime. Il est peut-être le
président légal, encore que cette légalité est entachée de graves entorses.
Le résultat du premier tour des élections présidentielles
était le suivant :
Candidat
|
Votes (%)
|
Emannuel Macron
|
24,01
|
Marine le Pen
|
21,30
|
François Fillon
|
20,01
|
Jean-Luc Mélenchon
|
19,58
|
Il s’agit là des principaux courants politiques en France. On
observera tout d’abord que le total (Emmanuel Macron, François Fillon)
représente quelque 45% des votes ; ces deux mouvements sont les seuls à
vouloir appliquer et durcir la loi dite « Loi Travail » imposée par
le gouvernement de françois Hollande et voulue par les instances dirigeantes de
l’Union Européenne le MEDEF et les banquiers.
La politique d’Emannuel Macron n’a pas de soutien majoritaire
dans le pays.
Il faut maintenant observer que le mode de scrutin
majoritaire à deux tours constitue une pratique inique, elle-même illégime.
En effet, en dépit de la répartition des votes du premier
tour des élections présidentielles, la représentation des mêmes mouvements à l’Assemblée
Nationale est la suivante
Mouvement
|
Candidat
|
Votes (%)
|
Sièges
|
Sièges (%)
|
LREM
|
Emannuel Macron
|
24,01
|
350
|
60,66
|
FN
|
Marine le Pen
|
21,30
|
8
|
1,39
|
LR
|
François Fillon
|
20,01
|
136
|
23,57
|
FI
|
Jean-Luc Mélenchon
|
19,58
|
17
|
2,95
|
Ainsi, avec 24% des votes, LREM obtient 350 sièges et avec
21% des votes, le FN n’en obtient que 8.
Cette distribution ne représente pas la réalité du pays.
En quoi alors cette répartition est-elle légale ? Et
pourquoi serait-elle légitime ?
Voilà pourquoi il faut se battre sur les terrains de la
légitimité d’Emanuel Macron et sur la légalité du mode de scrutin.
Macron, son projet et le fascisme rampant
Le fascisme
est l’alliance de l’état et des puissances financières et industrielles, contre
les citoyens.
Il entrave
la liberté d’opinion, achète la presse, corrompt les syndicats, réprime les
grévistes, supprime le droit du travail et capte tout l’argent disponible à son
profit.
Il utilise l’esclavage
par l’appauvrissement, l’ubérisation des métiers et le chantage au chômage pour
asservir le peuple.
Le projet de Macro est un véritable retour à l’époque de
Balzac. C’est un véritable coup d’état contre la société française tout
entière. Les capitalistes, avec leur absence de vision et leurs calculs à court
terme ne voient pas que l’appauvrissement du peuple se traduira par moins de
demande, moins de production moins de bénéfices. Ils ne comprennent même pas
que c’est un cercle vicieux ; la baisse de la demande entraine la baisse
de la production, qui entraine la hausse du chômage, ce qui provoque une nouvelle
baisse de la demande.
La clé de voûte de ce projet est le durcissement de la loi
dite « Loi Travail ».
Le premier but de cette loi est de permettre aux entreprises
de définir les règles du travail par une négociation directe avec les salariés.
Ainsi, la règle locale prévaudra sur la Loi de la République. Ce qu’Emanuel
Macron appelle « la libération du travail » ou « le dialogue en
entreprise » ne sont que des enfumages ; le travail libre dans une
entreprise libre, c’est un renard libre dans un poulailler libre. La
compétition entre entreprises concurrentes provoquera inévitablement la baisse
des salaires, puis la basse de la demande, et plus encore de chômage.
Le second but est de détruire la représentation syndicale par
la fusion des différentes instances de représentation du personnel ;
délégués du personnel, comité d’entreprise, comité d’hygiène, sécurité et des
conditions de travail. Ceci devrait entraîner une baisse de 35% à 50% des élus
du personnel, c’est-à-dire plus de possibilités pour les abus et plus de 40%
d’heures de délégation en moins.
Il est inutile de détailler ici les autres aspects de cette
loi, qui sont largement présentés et commentés dans les médias.
La conséquence inévitable de ce coup d’état qui n’est pas
seulement social comme l’a dit Jean-Luc Mélenchon, mais aussi politique, sera
l’explosion de troubles sociaux et de révoltes populaires. La rue sera le seul
lieu d’expression de la volonté de la majorité des Français.
On sait que le système capitaliste, faute de pouvoir répondre
aux exigences populaires par la démocratie et le dialogue, recourt à la
violence et tente de rétablir l’ordre par une dérive fasciste. Voilà ce qui
explique pourquoi Emmanuel Macron veut inscrire les règles de l’Etat d’Urgence
dans le droit commun, au prétexte de combattre le terrorisme. La réalité est
que le système Macron, et avant lui le système social-démocrate de Hollande on
besoin du terrorisme pour mater l’opposition populaire et faire que la loi
d’exception devienne la norme, ce qui permettra d’interdire les manifestations,
briser les grèves et éventuellement arrêter les dirigeants populaires trop
agités.
"La France en Marche", une affiche pétainiste
Que faire ?
Avant d’aborder cette question, il est utile de rappeler une
expérience précédente ; celle du « contrat première embauche »
(CPE) voulu par Domminique de Villepin, alors Premier ministre.
La loi avait été votée. Mais elle n’a jamais été appliquée du
fait de la résistance populaire dans la rue. L’opposition populaire était
majoritaire et elle a fait avorter cette tentative destructrice.
Manifestation contre le CPE (Nantes)
Manifestation contre le CPE (Rennes)
Il faut donc rappeler à Emmanuel Macron qu’il n’est pas légitime,
que la légalité de son élection est douteuse, et qu’il n’a pas la majorité
populaire de son côté.
Il faut ensuite réaliser que la majorité des médias sont des
ennemis de classe. Il faut donc les combattre partout, et ne pas se contenter
de déclarations à une presse qui ne les publiera pas ou les tronquera, ou de
sites web que les gens n’ont pas toujours le temps de lire.
Il faut une action militante qui unira les travailleurs, les jeunes, les chômeurs et les précaires partout en France :
En premier lieu, occuper le CSA, pour imposer le droit à des
temps de paroles suffisants, et s’opposer au parti pris de ses membres qui au
départ étaient des journalistes au service des médias et de leurs
propriétaires.
En second lieu, exiger un droit de réponse à toute critique
ou mise en cause des actions syndicales, cette fois par l’occupation des locaux
des studios de télévision. Il n’est pas nécessaire de manifester pendant le
journal télévisé ou pendant un débat, il est tout à fait possible de manifester
dans les émissions de divertissement qui reçoivent du public.
En troisième lieu faire de même aux sièges des journaux, tels
que le Figaro, Libération les échos ou le Monde, ou des doctes analystes
déversent tous les jours des incantations contre les travailleurs et se
répandent en éloges d’un système qui condamne toujours plus de français au chômage
et à la misère.
En quatrième lieu, organiser intelligemment des grèves bloquantes.
Faire une journée d’action en appelant à la grève générale ne sert à rien,
puisque tout redevient normal le lendemain. De même une grève dure et prolongée
dans telle ou telle entreprise appauvrit inutilement les grévistes qui
finissent par céder, puisqu’ils n’ont pas suffisamment de revenus pour tenir.
Il faut, comme le dit le Front Social, paralyser le pays, par
des grèves tournantes aux points névralgiques de la production[4].
En cinquième lieu, organiser des manifestations périodiques,
même avec peu de manifestants, mais dans des endroits différents à chaque fois.
En sixième lieu, dénoncer les mercenaires du capitalisme et
les syndicats de jaunes, qui sont en réalité des briseurs de grève. Il ne
s’agit pas bien sûr d’échanger des injures, mais d’analyser et critiquer
publiquement la position de chaque syndicat qui se prête à la compromission
sous couvert de « négociations » ou d’accords « gagnants-gagnants ».
Je pense surtout à la CFDT qui, comme on dit, négociera le poids des chaînes
lorsque le gouvernement rétablira l’esclavage.
En dernier (?) lieu, organiser la riposte de manière à ce
qu’elle soit générale, permanente et souple. Il ne faut pas que des grévistes
se sentent seuls, il faut qu’ils sachent qu’après une grève courte ici et
aujourd’hui, d’autres camarades poursuivront leur action ailleurs et demain.
Pourquoi une grève seulement dans une usine menacée de plan social ? Au
contraire, une menace de plan social doit entraîner des grèves ailleurs,
surtout chez les fournisseurs et les clients de cette usine.
Les défaites du monde du travail sont la conséquence du
manque de solidarité.
C’est nous qui sommes majoritaires dans le pays, et c’est les
travailleurs qui détiennent les clés de la production et de la valeur ajoutée.
Pour paraphraser le pape Jean Paul II ;
n’ayons pas peur.
Note
Les autres dispositions et conséquences du projet de Loi
Travail sont les suivantes :
-
Une entreprise pourra faire un plan social sans avoir de
difficultés économiques
-
-
La durée maximale du travail de nuit sera augmentée
-
-
Moins d'indemnités pour les accidentés du travail
licenciés
-
-
La durée du congé en cas de décès d'un proche n'est
plus garantie par la loi
-
-
Les changements de dates des congés payés seront
possibles au dernier moment
-
-
En cas de licenciement illégal, l'indemnité prud'homme
sera plafonnée.
-
-
Les 11 heures de repos obligatoire par 24 heures
pourront être fractionnées
-
-
Une mesure pourra être imposée par "référendum
d’entreprise" contre l'avis contraire de 70% des syndicats
-
La fusion des différentes instances de représentation du
personnel ; délégués du personnel, comité d’entreprise, comité d’hygiène
et sécurité. Ceci devrait entraîner une baisse de 35% à 50% des élus du
personnel, c’est-à-dire plus de possibilités pour les abus et plus de 40%
d’heures de délégation en moins.
[1]
http://www.numerama.com/politique/235047-presidentielle-comment-fonctionne-le-temps-de-parole-des-candidats.html
[2] https://opiam.fr
[3]
https://la-physis.fr/jeu-medias/index.html
[4]
https://blogs.mediapart.fr/jean-marc-b/blog/280717/lettre-du-front-social-aux-organisations-syndicales-associations-fronts-de-lutte/commentaires