L’armée Egyptienne.
Tarek EZZAT
Cette armée a souvent été décriée, critiquée, à juste titre
à cause du despotisme et de la corruption de ses dirigeants.
Mais on oublie souvent que l'armée Egyptienne est une armée
populaire de circonscription. Chaque Egyptien a un parent dans l'armée.
Ils oublient aussi que l'armée Egyptienne est une
INSTITUTION NATIONALE.
Cette institution existe depuis 5000 ans, lorsque le premier
pharaon Narmer a unifié la haute et la basse Egypte et institué la double
couronne des "Deux Pays" et fondé ainsi l’Etat et la Nation
Egyptienne.
C'est cette institution qui a chassé l'envahisseur Hyksos,
qui a conduit la bataille de Kadesh sous les ordres de Ramsès II, qui a défait
les croisés à Hattin sous les ordres de Saladin (1187), puis la croisade de
Louis IX (Saint Louis) à Mansourah (1250), puis encore les Mongols à Ain Galut
(1260). Qui a défendu le canal de Suez en 1956, qui a repris le Sinaï en 1974
...
N'oublions pas qu'en 1967, après la défaite de la guerre des
6 jours, Nasser, Président mais aussi général en chef de l'armée, avait
démissionné : Le peuple, par millions, est descendu dans la rue pour qu'il
reste au pouvoir. Pour ce peuple, perdre le Sinaï c'était perdre une bataille,
alors que perdre Nasser, c'était perdre la guerre.
Il n’y a jamais eu, comme en Europe, des seigneurs locaux
disposant de leurs propres armées privées. Il n’y avait qu’une seule armée.
Celle de l’Etat. Une armée qui recrutait ses soldats dans le peuple, parmi les
paysans et les artisans. Elle a été, depuis toujours, une armée nationale et
populaire.
Ce qui s'est passé le 30 juin 2013, c'est que le peuple a
fait appel à l'armée pour qu'elle le défende contre la prise du pouvoir par une
mafia fasciste sans foi ni loi, qui a organisé de véritable pogroms contre tous
ceux qui ne lui étaient pas soumis : les chrétiens, les laïques, les musulmans
Shiites, les musulmans soufis, les artistes, le corps judiciaire, les médias,
les pauvres ...
Le vrai coup d'état, c'est bien les frères musulmans qui
l'ont fomenté, après l'effet d'aubaine qu'était l'élection de Morsi en
s’emparant de tous les pouvoirs et contre-pouvoirs, en nommant partout des
gouverneurs de provinces, des haut fonctionnaires, et des ministres de leur
clan et en écartant toute personne non simplement opposante, mais simplement
qui n’appartenait pas à la mafia islamiste.
Leur but n’était pas de construire une société moderne, ni
même un forme quelconque de modernisme inspiré de l’islam. Ce qu’ils voulaient,
c’était d'instituer une société de bienfaisance, ou chacun était tributaire de
leur charité pour subsister : Un capitalisme de la connivence et du
copinage, entretenant une classe de pauvres, attendant le bon vouloir
charitable des maîtres.
L'armée, malgré toutes les critiques (justifiées) qu'on peut
diriger contre elle, est une armée populaire. Elle s'est rangée du côté du
peuple.
Il suffit de voir à la télé la liesse populaire qui a suivi
la déclaration de la destitution de Morsi pour s'en convaincre
Tarek EZZAT
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