Le vote de l’Assemblée Nationale en faveur de la reconnaissance d’un Etat
de Palestine.
Tarek EZZAT
Ce mardi 2 décembre 2014 l'Assemblée
Nationale française a adopté mardi après-midi la résolution reconnaissant
l'Etat palestinien.
La motion a été votée par 339
députés et 151 ont voté contre, soit 490 suffrages exprimés sur les 506 députés
présents.
68 députés n'ont pas pris part au
vote et 16 se sont abstenus.
La quasi-totalité des
socialistes, les écologistes, le Front de gauche, une partie des radicaux de
gauche et quelques UMP et UDI ont voté pour le texte, tandis que la grande
majorité de l'UMP et de l'UDI a voté contre.
Détail significatif ; ni le
Premier ministre Manuel Valls ni le ministre des Affaires étrangères Laurent
Fabius n'étaient présents dans l'hémicycle.
Etait-ce vraiment un grand jour ?
Je ne le pense pas.
Revenons un peu en arrière.
En 1999, Lionel Jospin était Premier
Ministre. Dans le tirage du 31 mai 2000, « Libération » on pouvait
lire ceci :
Lionel
Jospin peut-il être élu président dans deux ans? Ce serait une première. Jamais
Premier ministre en exercice n'a réussi à traverser la Seine pour aller
directement de Matignon à l'Élysée (…) Jospin est bien perçu et son action
aussi. Pour 64% des personnes interrogées, son bilan est positif. (…) Mais ils
étaient 72% à qualifier le bilan de positif en janvier. Une chute de huit
points due au début d'année difficile de Jospin (caillassage de Bir Zeit,
grèves des impôts, manifestations de fonctionnaires) … En dépit des
applaudissements que lui vaut son bilan, ils ne sont aujourd'hui que 53% des
sondés à penser qu'il pourrait faire un bon président de la République. Ils
étaient 62% en janvier. Là encore, la baisse de neuf points s'explique par le
début d'année raté du locataire de Matignon. Mais ce ratage a été précipité par
l'incident de Bir Zeit, épisode au cours duquel le locataire de Matignon
tentait justement de disputer à Jacques Chirac le terrain de la politique
étrangère, domaine où la prééminence présidentielle est la plus clairement
admise …
Le 26 octobre 2000, CSA publiait un
sondage édifiant, résumé par le graphique ci-dessous
En octobre 1999, la popularité de
Jospin, premier ministre, a dépassé celle de Chirac, Président de la
république. Cet état de grâce a duré jusqu’en mars 2000. A partir de cette
date, Jospin n’a jamais pu rattraper Chirac. Dommage, le graphique de montre
pas l’évolution de la popularité de Jean-Marie Le Pen.
Que s’est-il passé en Février Mars 2000 ?
En
1998 et 1999, le bilan de Jospin était pourtant positif. Début 2000, la
situation économique s’est obscurcie, et puis, il y a eu le caillassage de Bir
Zeit, suite aux déclarations ignobles de Jospin, qualifiant le Hizbollah de terroriste.
Je ne pense pas que ces déclarations
étaient la seule cause de l’échec de Jospin, mais je me souviens d’un sondage
publié par Libération selon lequel 74% des français ont désapprouvé Jospin.
S’il est vrai que l’Union Européenne
avait déclaré le Hizbollah organisation terroriste, il est vrai aussi qu’on ne
va pas insulter les gens chez eux.
Mais ce que Jospin avait perdu de
vue, c’est que l’opinion des français avait basculé ; après un soutien
très large de l’état d’Israël, elle s’est muée en soutien de la lutte du peuple
Palestinien.
Je me souviens qu’il y a longtemps,
je voyais partout des affiches « 48 heures pour Israël » annonçant
une grande manifestation populaire de solidarité avec ce pauvre petit pays
entouré de méchants arabes qui ne voulaient que jeter les juifs à la mer.
Après, ce fut « 24 heures pour
Israël » … et quelque années plus tard … rien.
Il ne reste que le dîner annuel du
CRIF, très mal vu, où les responsables politiques vont se prosterner devant le
pouvoir sioniste qui gouverne la France. Cette manifestation honteuse est
destinée à disparaître, comme celles qui l’ont précédée.
Aujourd’hui, le Parti Socialiste prend les devants
Il y a un état de panique chez ses élus : L’échec de l’économie, la courbe du chômage qui s’est inversée dans l’autre sens, le patronat plus arrogant que jamais, l’abandon définitif des promesses de monsieur « moi président » à 13%, la précarité généralisée, et cerise sur le gâteau, la nomination d’un premier ministre qui voulait rayer le mot « socialiste » du nom du parti.
Avec les crimes de la soldatesque
judéo nazie à Gaza, révélée au monde entier par les chaînes de télévision, les
radios et les journaux, le élus socialistes, presque tous sionistes jusqu’à l’os,
ont réalisé qu’ils n’ont plus rien à proposer aux électeurs.
L’exécutif ne les a pas aidés. Le 9
juillet 2014, monsieur 13% indique au chef de bande Nétanyahou, que « la France condamne fermement les
agressions et qu'il appartient à Israël de « prendre toutes les mesures pour
protéger sa population face aux menaces ». Il se fend d’un communiqué
exprimant la « solidarité de la France
face aux tirs de roquettes ».
Selon « Le Monde », qui n’a
pas été démenti ce communiqué aurait été élaboré « après des démarches insistantes
du cabinet de M. Nétanyahou ». Cela en dit long sur l’indépendance
de la France.
Avant les tueries de « l’armée
la plus morale du monde » Emmanuel Valls, Premier Ministre, déclarait « Je
suis lié de manière éternelle à Israël »
Ainsi, en plus du bilan
catastrophique de leur gestion, les élus socialistes se trouvent avec un
président qui fait une apologie publique des crimes de guerre, et approuvé l’assassinat
délibéré des civils, femmes, enfants et vieillards par les hordes de l’organisation
terroriste qu’on appelle Tsahal. Et un premier ministre au service d’un état
étranger, raciste et terroriste.
Voilà pourquoi le vote de ce parti d’hypocrites
notoires est une tentative désespérée de sauver les meubles. Le spectre de Bir
Zeit opère de nouveau, dans des circonstances beaucoup plus difficiles pour le
Parti Socialiste, parce que l’opinion a réalisé que l’état d’Israël est une organisation
raciste, criminelle, doté d’une armée terroriste.
En effet, on insiste pour dire et
redire que ce vote n’est que symbolique, et qu’il n’aura aucun effet. Pour distraire
la galerie et gagner du temps, monsieur 13% envisage de convoquer une réunion
internationale (encore une) pour négocier, et reporter la reconnaissance
formelle d’un état Palestinien à deux plus tard.
C’est simplement « un truc »
pour satisfaire l’opinion tout en évitant de fâcher le proconsul qui siège à l’ambassade
d’Israël à Paris.
Ce revirement, qui n’en est pas un, n’est pas seulement électoral. Il est aussi géopolitique.
On sait en effet que les Etats Unis
réorientent leurs capacités militaires vers l’Asie, et les consacrent de plus
en plus à l’encerclement de la Russie et de la Chine.
Dans ces conditions, les Etats Unis
sont amenés à relâcher leur emprise au Moyen Orient, et à renoncer à certaines
actions en Afrique.
Il se trouve que la France est la
seule puissance régionale qui peut intervenir au Moyen Orient et en Afrique. Et
ce qui convient parfaitement aux Etats Unis, c’est que c’est une puissance
régionale asservie, aux ordres de l’OTAN, c’est-à-dire aux ordres de la Maison
Blanche.
Il y donc un partage des rôles. On a
vu ainsi Michèle Alliot-Marie, ministre de la défense, proposer de mettre l’expérience
des forces françaises au service du gouvernement corrompu de Tunisie, pour le
soutenir contre les révolutionnaires. Ensuite, l’agression de l’OTAN contre la
Lybie, suivie du soutien de la France aux « Terroristes modérés » de Syrie, et de
Laurent Fabius qui réclamait la libérations de Mohammed Morsi et sa bande
mafieuse, qu’il considérait comme des « prisonniers politiques ».
Pour assurer le rôle que lui ont
assigné l’OTAN et les Etats Unis, et Face aux turbulences politiques au Moyen
Orient et en Afrique, le France sera contrainte de se rapprocher des états de
ces régions, où les populations sont plus qu’hostiles à Israël.
Le Parti Socialiste donc a commencé une
longue marche sur son chemin de croix, abandonner le sionisme, forcé et
contraint par les circonstances défavorables qui minent son avenir.
Références
1/ Selon un sondage
CSA-«Libération». Plébiscité pour ce qu'il est, pas pour ce qu'il pourrait
devenir. (31 mai 2000)
2/ Sondage CSA - La cote de
confiance du Président de la République et du Premier Ministre, 26 octobre 2000.
3/ Lettre ouverte à M. Laurent
Fabius, Ministre Français des Affaires Etranges
4/ Le monde, 20 août 2014
5/ « Je suis lié de manière
éternelle à Israel »
6/ Panamza, Manuel Valls affirme son
« engagement absolu pour Israël »
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